Gabon : une troisième opération anti-corruption ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 sep 2021 / 0 commentaire(s)
Ce slogan est toujours resté un slogan, sans plus.

Après les opérations Mamba (2017) et Scorpion (2019), une autre action serait dans les tuyaux pour traquer les délinquants de notre pays tapis…dans l’opposition oh pardon dans les arcanes du système Bongo-PDG. Comme quoi, Ali Bongo connaît désormais où se trouvent ses vrais ennemis.

Et d’un ! Et deux…et finalement de trois ? Depuis son arrivée au pouvoir en 2009, la gouvernance Ali Bongo est rythmée par des scandales financiers à répétition. Pour preuve, successivement, les opérations de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite Mamba (2017) et Scorpion (2019) ont envoyé plusieurs ministres, directeurs généraux et autres directeurs en prison. Symbole parmi les symboles, son propre directeur de cabinet, Bla, pour ne pas le nommer, compte parmi les locataires de la prison centrale de Gros Bouquet.

Comme si cela ne suffisait pas, d’autres soutiens « du présida », ainsi aiment-ils à s’auto-proclamer, s’apprêtent à dormir quelques jours à Sans famille, si l’on en croit quelques indiscrétions émanant de l’Autorité nationale de vérification et d’audit dépendant de la présidence de la République. Certains ordonnateurs de crédits, notamment les champions toutes catégories de l’emploi abusif de la mention « Certifié service fait », seraient sur l’axe parfait de tir de l’Anavea. Cette autorité serait sur le point, via l’agence judiciaire de l’Etat, d’ester en justice contre tous ceux qui auront certifié l’exécution des travaux d’un marché public non intégralement réalisé. C’est dire !

Dans ce cas précis, et selon nos informations, pour s’enrichir à une vitesse supersonique, certains ordonnateurs de crédits, en complicité avec les opérateurs économiques auraient mis en place un stratagème imparable : mettre « Certifié service fait » sur des factures pour lesquelles les travaux sont, au mieux, à moitié faits ou de mauvaise qualité ; au pire, inexistants. Une fois cette étape franchie, le reste relève du jeu d’enfants. La facture est présentée au Trésor pour être payée et les deux parties se partagent le butin. Conséquence, éléphants blancs par ci, par là pour l’Etat et villas hollywoodiennes, belles voitures, bijoux de grande qualité pour certains dépositaires de l’autorité de l’Etat…véreux.

Les Gabonais retiennent donc leur souffle. D’autant plus que, souligne la clameur populaire, les deux précédentes opérations ont accouché d’une souris ou presque. Dans tous les cas, personne ne bouderait son plaisir de voir tous les fossoyeurs de notre économie à Sans famille.

Nicolas NDONG ESSONO

 

Article du 1 septembre 2021 - 10:37am
Article vu "en cours dév"

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