Le samedi 31 décembre 2022, Hugues Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a souhaité ses meilleurs vœux à ses compatriotes. Au cours de cet exercice, l'ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI) n'a pas manqué de tacler «la mauvaise gouvernance » du parti démocratique Gabonais au pouvoir depuis plus d'une décennie sans partage.

Contrairement à son ancien « camarade » du PDG, qui estime que le pays avance, Barro Chambrier verrait plutôt un « recul » dans tous les pans du pays de Léon Mba. Chômage, famine, insalubrité dans les quatre coins du pays, la liste est interminable. En effet, pour le président du RPM, « Les Gabonais ont du mal à se nourrir, à se soigner et à envoyer leurs enfants à l'école. J'ai acquis cette conviction en parcourant tout le Gabon où j'ai pu mesurer l'ampleur du désastre et les attentes des populations. Comme cela apparaît, la politique économique appliquée durant cette période, proche de l'improvisation, ne permettant pas de promouvoir une véritable croissance durable et inclusive. Par ailleurs, le pays traîne une dette abyssale sans qu'on en voie les retombées concrètes sur le terrain. La pauvreté et la misère ne cessent d'augmenter. Les poubelles jonchent les rues des principaux centres urbains et les immondices menacent la santé des populations, le tout dans l'indifférence totale des autorités », a-t-il fustigé.

Si Ali Bongo estime que la fourniture en eau potable et en électricité a connu une avancée considérable, Barro Chambrier pense autre chose. Pour lui, « L'eau est devenue une denrée rare, y compris dans les hôpitaux, alors que nous vivons dans un pays où il pleut en moyenne 9 mois sur 12. L'accès à l'électricité demeure un luxe pour bon nombre de ménages, notamment à l'intérieur du pays et il n'est pas rare de voir les principales artères de nos villes plongées la nuit dans l'obscurité totale, exposant à l'insécurité de paisibles citoyens », a-t-il souligné. Sans omettre les infrastructures sanitaires et scolaires qui seraient, quant à elles, déstructurées et loin de répondre aux besoins essentiels des usagers. « L'hôpital manque de tout : médicaments, dispositifs médicaux, équipements et personnels. Dans certaines maternités, des femmes et leurs nourrissons dorment à même le sol. En ce qui concerne l'école, les effectifs sont toujours aussi pléthoriques, les enseignants en nombre insuffisant et les études pédagogiques notoirement limitées. Pour leur part, les retraités peinent à entrer en possession de leurs titres de pensions et de services rendus. Ils vivent ainsi un véritable calvaire toutes les fins du mois pour obtenir leur paiement ».

Fort de ce constat plus ou moins accablant, le leader politique du RPM invite les autres partis politiques, et les Gabonais, du moins ce qui auraient les mêmes idéologies que lui, à tout mettre en œuvre pour une alternance. La vraie question qui taraude les esprits des uns et des autres est celle de savoir si l'appel aura un écho favorable. Seul Dieu sait.

Dess Bombe