Gabon/Positionnement : Jean Eyeghe Ndong est fatigué d'être opposant.

Par Brandy MAMBOUNDOU / 12 aoû 2021 / 0 commentaire(s)
Jean Eyeghe Ndong est prêt à servir partout où la République aura besoin de lui.

L’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong a annoncé ce 11 août qu'’il quittait la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), un regroupement de personnalités et de partis politiques autour de Jean Ping, le challenger d’Ali Bongo à la présidentielle de 2016. Il pointe l’immobilisme de l’opposition et dit se tenir désormais à la disposition de la République, prêt à servir partout où besoin sera.

Une rumeur donne Jean Eyeghe Ndong à la vice-présidence de la République. Le poste est vacant depuis avril 2019, quand l’autre opposant Pierre Claver Maganga Moussavou en a été limogé, accusé d’avoir trempé dans une opération de vente illicite du kévazingo, un bois prisé des exploitants forestiers asiatiques. L’affaire avait également emporté le ministre des Eaux et Forêts de l’époque, Guy Bertrand Mapangou, un proche du président de la République.

Dans une interview accordée en mars à l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique », le chef de l’Etat avait promis de pourvoir le poste de vice-président de la République (VPR) dans les plus brefs délais. L’article 14 de la Constitution l’oblige d’être secondé d’un VPR.

Mais Ali Bongo s’en est toujours servi comme d’une récompense à un opposant après un ralliement. Pendant tout son premier septennat, de 2009 à 2016, le poste est resté vacant, sans que ce vide apparaisse comme un manquement à la Constitution. Il a fallu attendre 2017 pour que le vide soit comblé avec la nomination de Pierre Claver Maganga Moussavou, un des opposants, avec René Ndemezo Obiang, ayant participé au dialogue d’Angondjé. La grand-messe était destinée à ramener la paix dans le pays, au lendemain de la sanglante présidentielle de 2016.

La déclaration de Jean Eyeghe Ndong étant intervenue quelques mois après le retour d’autres opposants au Parti démocratique gabonais (PDG), beaucoup d’observateurs s’attendaient à ce que le dernier chef du gouvernement d’Omar Bongo franchisse lui aussi le pas. D’autant que, le 9 juin, à sa demande, il a été reçu par le chef de l’Etat au palais présidentiel. D’autant plus que, ces derniers temps, l’idée d’un « rassemblement des fils spirituels d’Omar Bongo » est évoquée.

L’actualité pourrait être riche les jours à venir. On annonce de nouveaux départs de l’opposition, qui pourrait enregistrer une saignée.

Elzo MVOULA

Article du 12 août 2021 - 4:29am
Article vu "en cours dév"

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