Gabon/Violences urbaines à Port-Gentil : Et si Oligui Nguema écourtait ses vacances ?
La semaine dernière aura été cauchemardesque dans le chef-lieu de l’Ogooué-Maritime, à cause de la terreur semée par plusieurs bandes de pillards et des brigands dans toute la ville. Vu l’ampleur de la situation, avec des commerces, des domiciles saccagés et d’autres biens saccagés, des personnes agressées, n’est-il pas urgent que le chef suprême des Forces de défense et de sécurité réagisse et fasse une visite sur le terrain, pour rassurer la population ?
Les catastrophes, à travers le monde, ne sont pas toujours de même nature. Actuellement, les pays du Sahel, principalement le Mali, le Niger et le Tchad font face à des inondations d’une rare violence, au point d’être en situation de calamité naturelle.
Au Gabon, dans la capitale économique, ce sont des jeunes en conflit avec la loi qui y ont semé, vendredi dernier en soirée, l’effroi et la terreur. Certes, la situation serait aujourd’hui sous contrôle, mais les causes et les responsabilités de cette violence urbaine ne sont pas encore clairement établies.
Il est aussi vrai que le chef de l’Etat a haussé le ton pour condamner ces émeutes, mais le climat serait toujours délétère dans la ville du sable. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, actuellement en vacances à Ngouoni, dans le Haut-Ogooué, ne devrait-il pas trouver du temps pour se rendre à Port-Gentil, sur les lieux des troubles ? Car, en ces moments difficiles, la présence du président de la République à leurs côtés rassurerait les opérateurs économiques et les populations locales, traumatisés par la violence de ces hordes de voyous.
En effet, dans les circonstances de troubles ou de calamités, le chef de l’Etat a l’impérieux devoir de descendre sur le terrain pour donner une solennité au sujet. Cette présence serait aussi une marque supplémentaire de sa prépondérance sur toutes les situations difficiles et la démonstration qu’il est au contrôle réel du pays.
A titre d’exemple, même si comparaison n’est pas raison, on a vu, en juin 2016, le président des Etats-Unis, Barack Obama, se rendre illico presto au chevet des victimes d’une attaque dans une boîte de nuit à Orlando, en Floride, pour soutenir les blessés et rassurer la population en proie à une terreur légitime. C’était le cas aussi, lorsqu’un attentat avait fait trois morts et plusieurs blessés à Boston, etc.
Des faits qui paraissent anodins mais qui, en réalité, sont très riches en symboles. La présence d’Oligui Nguema à Port-Gentil, en cette période de Transition, pourrait être une occasion pour les militaires de démontrer que l’insécurité vécue au Gabon depuis belle lurette allait être éradiquée. Car, il est difficilement concevable que ce soit justement la période où les Forces de défense et de sécurité sont à la tête du pays que de tels événements viennent troubler la tranquillité des populations.
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) se doit de relever le défi à eux lancé par ces hordes de voyous. Les militaires devraient aussi saisir cette opportunité pour nettoyer le pays de tous les brigands et autres braquages dans les quartiers des grandes agglomérations.
C’est aussi l’occasion de démontrer aux investisseurs que le Gabon demeure ce havre de paix jadis cité en référence dans le monde. Sinon, à quoi serviraient les nombreux recrutements dans la gendarmerie et la police nationales ? Si les Forces de défense et de sécurité sont les principaux pourvoyeurs d’emplois, elles ont aussi l’obligation de mieux accomplir leur devoir de défense et de protection des populations.
Adolphe Mezui
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