Grève dans les régies financières.

Par Nicolas NDONG ESSONO / 01 avr 2021 / 0 commentaire(s)
Le président de la République vole au secours de ses compatriotes des régies financières.

Ali Bongo ordonne le paiement, aujourd’hui, de la PPB, en plus d’une indemnité de retard. Visiblement en colère contre les membres du gouvernement qui accablent les agentes des « mamelles de l’Etat », le chef de l’Etat a exigé immédiatement le versement de cette prime aux ayants droit. Laquelle est à l’origine d’une tempête dans les régies financières.

L’atmosphère est tendue depuis ce matin à la présidence de la République. Et pour cause, Ali Bongo Ondimba n’est pas content, alors là pas du tout. Plusieurs dossiers sont à l’origine de la colère du chef de l’Etat. Notamment celui de la grève persistante dans les régies financières. Dans une grande interview (version tropicale) à paraître demain matin dans le quotidien « L’Union », dont nous avons obtenu une copie, le successeur d’Omar Bongo Ondimba dresse le bilan de son action à la tête de l’Etat, reconnaît avec une humilité touchante ses erreurs, parle de ses réussites et surtout tape du poing sur la table : « ça suffit comme ça ! Vous m’avez trop exposé, vous avez fait de moi un repoussoir pour les Gabonais et trop clivé notre Nation, autrefois unie.»

Justement à ce propos, Ali Bongo Ondimba s’insurge contre le mauvais traitement infligé aux agents des régies financières : « Que le gouvernement m’écoute bien. Il est là pour régler les problèmes et non les amplifier. Quand ça marche bien, c’est eux. Lorsque ça foire, c’est la faute au Palais, parce que le Bord de mer a dit que…, a ordonné…. Tout ça c’est terminé ! Mercredi 31 mars 2021, j’ai appris que les partenaires sociaux, avertis seulement à 15 h 30, ont été conviés à une réunion avec les ministres des régies financières à 16 heures. Si ce n’est pas un moyen pour eux de boycotter mon action, alors cela en a tout l’air. »

Plus loin, Ali Bongo Ondimba estime que « les agents des régies financières, comme tout autre être humain, doivent être traités avec tous les égards dus à leur capacité d’apporter à la corbeille nationale les moyens nécessaires à l’Etat pour subvenir aux besoins des populations. Dès lors, toute la journée de ce jeudi 1 er avril 2021, les agents des régies financières doivent être payés de la totalité de leur prime en plus d’une majoration forfaitaire de 50 % à cause du retard accusé ». Du côté du ministère du Budget et des Comptes publics, l’entourage de Sosthène Ossoungou Ndibangoye, joint par nos soins autour de 9 heures, assure que « tout est fin prêt pour exécuter les hautes instructions du président de la République ». D’autant plus que, lui, Sosthène Ossoungou Ndibangoye, était accusé jusque-là par les partenaires sociaux d’être le facteur bloquant du paiement de cette prime à cause de la non- atteinte collectivement des objectifs par les régies financières. Tout est bien qui finit bien de ce côté- là.

Dans d’autres domaines, Ali Bongo Ondimba n’a pas été tendre avec « ceux qui font couler inutilement le sang des Gabonais ». Face à Lin Joël Ndembet, le directeur de publication de « L’Union », le quotidien gouvernemental, le président de la République dénonce la violence à tous les niveaux dans la République. « Ceci n’est pas acceptable », dit-il, très remonté. « Sur le plan international, explique-t-il, nous siégeons au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, notre diplomatie est agissante. En interne, nous ne pouvons nous complaire dans des agissements de l’époque des cavernes. Il faut que nos médias, surtout ceux d’Etat, servent de locomotive à ceux du privé pour permettre aux Gabonais d’être au même niveau d’information ».

A ce propos, l’incompréhension - soulevée par rapport à sa première prise de parole accordée à un média étranger – n’a pas échappé aux journalistes de « L’Union ». Réponse d’Ali Bongo Ondimba : « Depuis ma prise de pouvoir en 2009, s’il est un domaine à la traîne, c’est celui de la communication. Chaque ministre passé à la tête de ce département a manqué d’ingéniosité et préféré défendre son bout de pain en maintenant le statu quo. Pas d’émission de débat mais des monologues. Plus grave, lors de la présidentielle, ce sont des médias étrangers qui sont venus, comme des abeilles, couvrir le déroulement de la campagne. Faute d’organes de qualité au Gabon, j’ai réservé ma première sortie publique à Jeune Afrique. »

Interview intégrale à lire demain dans « L’Union »

 

Nicolas NDONG ESSONO

Article du 1 avril 2021 - 12:16pm
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