Guinée-Équatoriale : Le couperet s’abat sur Comercial Santy

Par Elzo MVOULA / 14 juil 2022 / 0 commentaire(s)
En Guinée Equatoriale, on ne blague pas avec la sécurité alimentaire.

La société d’import-export Comercial Santy, exerçant en Guinée-Équatoriale depuis six décennies, a été condamnée à payer une amende de 411 millions de francs CFA (environ 625.000 euros) pour « délit contre la santé publique », a annoncé la semaine dernière la télévision d’État TVGE. Une telle sentence ne serait jamais appliquée au Gabon sur les « empoisonneurs » venus s’enrichir en vendant de la charogne aux Gabonais.

Le tribunal de Bata, en Guinée-Équatoriale, a prononcé son verdict contre le groupe Comercial Santy, une chaîne de supermarchés et de points de vente de produits pharmaceutiques, accusée d’avoir changé les dates de péremption des produits alimentaires et d’avoir vendu des produits pharmaceutiques non autorisés. En plus de l’amende, la justice a ordonné la confiscation des machines utilisées par l’entreprise pour modifier les dates de péremption et la destruction de tous les produits ayant subi des changements de date.

L’inaction de l’État gabonais

Une action qui devrait inspirer les autorités gabonaises qui, par des effets d’annonce répétés, déclarent à tout vent s’inquiéter de la santé de la population. Dans la pratique, il est totalement illusoire qu’une société de distribution de produits alimentaires soit sanctionnée, comme c’est le cas en Guinée-Équatoriale. Le cas de San Gel en offre une illustration parfaite. Cette société avait été accusée, par ses propres salariés, d’écouler des produits de très mauvaise qualité et impropres à la consommation, à ses clients de Libreville et même à l’intérieur du pays. Une enquête ouverte par la Direction générale de la consommation et de la concurrence, comme d’habitude, n’a donné aucune suite à ce gros scandale à l’époque.

Selon Jean-Jacques Rousseau : « Il faut parler tant qu’on peut par les actions, et ne dire que ce qu’on ne saurait faire ». Nos autorités, friandes de belles déclarations à saouler la population, en lieu et place d’actions propres à prévenir les endémies et autres contagions dues essentiellement à la mauvaise qualité des produits alimentaires importés, se contentent des discours, souvent futiles.

En Guinée-Équatoriale, les pouvoirs publics, par cette action judiciaire contre la société Comercial Santy, ont démontré que la protection de la santé de la population s’avère une réalité. Alors qu’au Gabon, même si de temps à autre l’Agasa fait des descentes dans les commerces de la place, les sanctions visant à décourager les contrevenants et à livrer à la vindicte populaire ceux qui ne sont pas des adeptes des dessous-de-table, ne sont que des effets d’annonce télévisés pour justifier l’inaction de l’État en faveur de la sécurité alimentaire de la population.

San Gel et prix Import sereins

Par des dénonciations justifiées de certains consommateurs anonymes, un officier de la gendarmerie proche de l’enquête aurait confié à la presse équato-guinéenne, que « plusieurs employés et responsables de Comercial Santy, de nationalité espagnole, indienne et colombienne, ont reconnu les faits, et sont détenus depuis plusieurs jours. Les enquêteurs ont saisi les machines qui servaient à changer les dates de péremption des produits ». Une dénonciation suffisante pour abattre le couperet de la justice sur les coupables. Au Gabon, les responsables des grandes surfaces comme San Gel et Prix Import sont sereins, circulez, il n’y a rien à voir !

Elzo Mvoula

Article du 14 juillet 2022 - 3:47pm
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