Habitat Cité Magnolia : les réservataires retrouvent le sourire
Le tribunal de commerce de Libreville a, dans une ordonnance rendue le 8 mars 2021, autorisé « la reprise des travaux des logements du lotissement Magnolia ». C’est le dénouement de cette affaire qui opposait, depuis plusieurs mois, Avorbam Investissements SA, une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), à, entre autres, Diboty Pambu Manfuma Muity de Nebulia Group et Compagnie de construction de l’Ogooué.
C’est, peut-on dire, la fin d’un long feuilleton qui va laisser des traces. Du temps perdu pour tout le monde, de l’argent dépensé inutilement pour les procédures judiciaires, une expertise coûteuse dont les fonds auraient pu servir à construire d’autres logements… Au final, retour à la case départ : poursuite des travaux de la cité Magnolia, dans la commune d’Akanda. En effet, il y a neuf mois, les entreprises adjudicatrices des travaux de ce lotissement, amenées par Nebulia Group, saisissaient le tribunal de commerce de Libreville « pour faire constater le niveau d’avancement des travaux, ainsi que leur conformité aux règles de l’art en matière de BTP ».
Leurs contrats ayant été résiliés entre-temps par Avorbam Investissements SA, une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de l’Estuaire. Ici et là, les magistrats ont été accusés de… lenteur, disons-le comme ça, administrative, sinon… plus ; d’autant que, fait rare en pareille circonstance, il aura fallu l’implication de la présidence de la République pour que les magistrats consentent à… rendre une décision de justice. En effet, selon nos informations, des mois durant, le dossier est resté « bloqué » au tribunal de commerce de Libreville. En langage des initiés, cette affaire impliquant la CDC devrait être, pour certains, si nous étions dans une République où « les magistrats sont corrompus », dixit Francis Nkéa Ndzigue, « un moyen de s’enrichir ».
Il eût suffi, dès lors, de mettre le dossier sous le coude pour soit attendre que celle qui est réputée pour avoir « la main de singe fumé », Patricia Danielle Manon, administrateur directeur général (ADG) de la CDC, graissât la patte aux uns et aux autres, pour le faire avancer ; soit que Diboty Pambu Manfuma Muity de Nebulia Group fasse la promesse d’être généreux, une fois le procès rendu en sa faveur. Las d’attendre une procédure judiciaire qui tirait en longueur. Pour sûr, ni l’un ni l’autre cas ne s’est produit. Mais plutôt, fait rare, las d’attendre une procédure judiciaire qui tirait en longueur, le Palais a pris le dossier en main. Et pan ! Tout le monde ou presque a été convié, manu militari, à descendre sur le théâtre des opérations pour un constat de visu de « ce qui a été fait ou pas ».
Conséquence, au terme de cette visite comprenant les magistrats, les entreprises adjudicataires, les experts et les membres du cabinet d’Ali Bongo, il a été finalement (ouf !) décidé de la reprise des travaux. Ainsi, le 8 mars 2021, Nadège Raïssa Matsanga Mombo rend une ordonnance dans laquelle le président du tribunal de commerce de Libreville autorise « la reprise des travaux des logements du lotissement Magnolia (…), que ceux-ci s’effectueront aux frais de la requérante ».
Du coup, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la filiale immobilière de la CDC, Avorbam Investissements, annonce aux réservataires de la cité Magnolia que les entreprises sélectionnées en juillet 2020 ont repris les travaux dudit projet depuis le 15 mars 2021. Une bonne nouvelle donc pour les réservataires dont la plupart, selon la clameur populaire, n’avaient nullement versé la caution. Bon nombre d’entre eux espéraient bénéficier gratuitement de logements sans débourser le moindre franc. A ce sujet, certains compatriotes espèrent que Patricia Danielle Manon et ses services passeront en revue, de manière détaillée, la liste des réservations dans laquelle figurent plusieurs membres d’une seule famille, entre autres. Notamment, dit-on, ceux d’un journaliste de la place qui, autrefois, émargeait, chaque fin du mois, à la CDC.
Au-delà donc de ce dénouement, cette affaire questionne le fonctionnement de notre Nation. Pourquoi et comment Diboty Pambu Manfuma Muity de Nebulia Group a-t-il obtenu ce colossal marché de 10 milliards de FCFA ? En déroulant le tapis des relations des uns avec les autres, on en vient (simple hasard ?) à constater que Herman Nzoundou Bignoumba, l’ancien ADG de la CDC, et Diboty Pambu Manfuma Muity sont, curieusement, Punu et originaires de Moabi. Ceci expliquerait-il cela ? « Si les autres groupes ethniques ne sont pas solidaires, relève un proche de l’ancien ADG en prison, à Moabi, la compromission est une règle. Herman Nzoundou Bignoumba ne pouvait gérer une aussi grosse structure sans pour autant faire profiter ses parents.
C'est aussi simple que ça ! » Nebulia Group et Compagnie de construction de l’Ogooué, propriété de Diboty Pambu Manfuma Muity, auraient-ils été créées pour obéir à cette logique ? A chacun de répondre face à sa conscience.
Dess BOMBE
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