Haut-Ogooué : Sevrées de réseau téléphonique, les populations d’Ambinda menacent de ne pas voter en 2023

Par Nicolas NDONG ESSONO / 05 fév 2022 / 0 commentaire(s)
Luc Oyoubi est à l'origine du mécontentement de ces populations. (1)

Alors que les autres cantons sont désormais couverts par cet outil moderne de communication, ce regroupement de villages est toujours à la traîne. La faute à Luc Oyoubi, l’ancien ministre de l’Economie que les villageois accusent « de dissimulation d’une information capitale » qui aurait permis, à l’époque, d’implanter un pylône nécessaire à la connexion d’une ligne téléphonique.

De Libreville, Luc Oyoubi, insensible aux jérémiades des populations du canton Sébé-Louri, peut hausser les épaules. S’appuyant sur la formule « le chien aboie, la caravane passe », il n’a que faire de la question récurrente que bon nombre d’entre elles se posent : pourquoi le canton Sébé-Louri, cul-de-sac et frontalier avec le Congo voisin, long à peine de 20 km et dont le dernier regroupement Antsia n'est pas couvert par le réseau téléphonique, comme c'est le cas dans tous les autres cantons des départements Sébé et Bayi Brikolo ?

Reste que peu importe son attitude, il monte, il descend, le nom de Luc Oyoubi est sur toutes les lèvres. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, la réponse à la précédente question est : tout cela est dû « au mauvais cœur » de Luc Oyoubi, originaire de ce court canton, ancien député et président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, ancien ministre de l'Economie, ancien ministre de l'Agriculture, actuel Vice-président du Sénat…

Les faits. Plusieurs habitants du regroupement de villages Antsia révèlent : « nous sommes désormais au courant que les compagnies de téléphonie mobile avaient demandé, il y a de cela quelques années, pour les travaux de couverture de notre pays en réseau téléphonique, une contribution d’un million de Fcfa aux hommes politiques de chaque canton pour l'installation des pylônes. Mathias Otounga et Luc Oyoubi étaient les seuls barons politiques du département de la Sébé-Brikolo à avoir l'information. Le premier s'est acquitté rapidement du montant de 1 000 000 Fcfa pour permettre aux engins d'installer le pylône qui alimente la zone de son village Ayanabo. Pendant ce temps, Luc Oyoubi, incapable de sortir le montant réclamé ou même de donner l'information aux cadres du canton, a préféré demander aux villageois de creuser un gros trou de près de 7 mètres ». Et nos sources de poursuivre : « vu le temps que ces travaux ont pris, un sénateur de la province du Woleu-Ntem, Emmanuel Ondo Methogo pose le problème de pylône de sa circonscription politique, au Sénat. Celui-ci va soutenir son propos en pointant le pylône du canton Sébé-Louri qui était abandonné au niveau de la poste d'Okondja par manque de la somme de 1 000 000 Fcfa pour son installation. Et tout naturellement et logiquement, le pylône fut transféré et implanté à Bitam ». Et la suite ?

Volé le pylône destiné au canton Sébé-Louri

Une fois ce pylône parti ailleurs, Luc Oyoubi aurait, pour noyer son adversaire politique, mené une campagne accrue contre Mathias Otounga. Lequel a été vilipendé d’avoir volé le pylône destiné au canton Sébé-Louri pour son village, Ayanabo. Voilà pourquoi, depuis des années, l’actuel député de la commune d’Okondja est loin d’être en odeur de sainteté auprès des populations de cette zone, alors même que c’est Luc Oyoubi qui dissimulait la cause à l’origine de cette fâcheuse situation. 

D’où les interrogations des populations : « si Luc Oyoubi était incapable de payer les 1 000 000 Fcfa pour l'installation du pylône, pourquoi n'avoir pas fait appel aux cadres de ce canton pour une cotisation à hauteur de ce montant ? Pourquoi a-t-il passé son temps à diaboliser son adversaire politique Mathias Otounga, sachant qu'il était à l'origine de la non-installation de ce pylône ? »

Un groupe électrogène d'une valeur de 13 millions de Fcfa

Ce, d’autant que, selon nos informations, les cadres du regroupement d'Ambinda ont acheté tout dernièrement un groupe électrogène d'une valeur de 13 millions de Fcfa, étant donné que celui de Luc Oyoubi, d'une plus grande capacité, n'alimente que chez lui et les maisons de ses parents au bout du village. Ceci est donc une illustration de deux faits : d’une part, si les cadres du regroupement de villages Ambinda ont pu acheter un groupe électrogène de 13 millions de Fcfa, ce ne sont pas tous les fils du canton Sébé-Louri qui ne pouvaient pas cotiser 1 million de Fcfa. D’autre part, égoïste professionnel, laid dans ses pratiques et ses agissements, Luc Oyoubi, même disposant d’un groupe électrogène d’une forte capacité, refuse de distribuer l’électricité aux autres habitants de son regroupement de village.  

Pour sûr, yoyoté du bulbe par les énormes moyens financiers qu’il découvre sur le tard, Luc Oyoubi est vomi presque partout dans la Sébé-Brikolo et au-delà. Justement, au bord de la Sébé, les populations étaient dans le coaltar lorsqu’elles ont appris sa désignation comme sénateur de cette localité nommé par Ali Bongo. Lugubre pour les uns, anti-social pour les autres, le Vice-président du Sénat est désormais attendu sur un défi à relever : sur son canton Sébé-Louri, les habitants ont décidé de ne plus jamais participer au vote tant que leur zone n'est pas couverte par un réseau téléphonique de nouvelle génération comme dans autres cantons.

Suite à cette situation, jeudi dernier, de 17 à 20 heures, les yeux dans les yeux, les populations de cette zone résidant à Libreville se sont retrouvées aux Charbonnages pour débattre des problématiques de leur canton. Selon l’un des participants à ce conclave « unanimement, le comportement de Luc Oyoubi a été passé au peigne fin et condamné. Jusque-là, il est le problème de notre canton, il devra être, à l’avenir, la solution. C’est à lui de revoir son rapport à l’autre ».

Dess Bombe

Article du 5 février 2022 - 10:33am
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