Jean Wilfrid Boussiengui, président du Mure : " Le système Bongo-PDG n’a plus rien à présenter au peuple "
Dans une interview exclusive accordé à la rédaction de Gabonclic.info en date du 23 mars dernier, le parti politique de l’opposition qui dit rencontrer des difficultés à exister depuis bientôt 14 ans n’entend plus se laisser faire. Et surtout pas avec le parti au pouvoir qui n’a plus rien de beau à présenter à une population en quête d’un réel changement sur tous les pans de la société.
Gabonclic.info : Depuis quelques temps, on entend parler du Mure sur le terrain. Pouvez parler de cette formation qui semble méconnue du grand public ?
Jean Wilfrid Boussiengui : Je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’intérêt que vous accordez à notre formation politique. Je tiens tout également à mes présenter. Je suis Monsieur Jean Wilfrid Boussiengui, Gabonais, originaire de la province de A Ngounié. Président du parti politique du Mouvement universel des républicains émergeants (MURE). Il faut dire que le Mure a été créé le 5 septembre 2008. À mon humble avis, je crois que nous sommes les premiers à avoir utilisé le concept émergeant. Personne était encore allé en 2009 au sujet des élections présidentielles anticipées pour que les Gabonais entendent parler du concept émergent. Le MURE est une formation politique de l’opposition. Déjà, je voudrais vous dire que le parti politique MURE qui aura 14 ans le mois de novembre prochain n’a pas encore pu acquérir son récépissé jusqu’à présent. Chose qui, malheureusement n’est pas normale. Parce que la loi relative au parti politique en République gabonaise stipule que six mois après le dépôt de dossier, le parti doit rentrer en possession de son récépissé définitif. Mais vous allez être surpris qu’en 2008 lorsque nous avons déposé notre dossier avec 12382 signatures, en 2008 nous n’avons pas reçu de récépissé provisoire. On nous a remis le récépissé de dépôt qui est synonyme de récépissé provisoire treize ans après. Vous savez, nous sommes en République gabonaise, et ici, les gouvernants prennent l’État gabonais comme leur épicerie. On délivre des documents à la tête du client. Si votre tête ne leur plaît pas ils sont capables de faire ce qu’ils veulent. Parce qu’ils estiment que vous n’êtes pas de leur bord politique. Nous avons adressé plusieurs courriers de relance. Mais ces derniers n’ont jamais daigné répondre.
- Nonobstant les difficultés que vous rencontrez, quelles sont les différentes actions menées par le Mure jusqu’ici ?
JWB : Il faut dire que nous on se réfère à la loi qui régit les partis politiques en République gabonaise. Malgré le fait que nous ne soyons pas en possession de notre récépissé définitif, il y a une disposition dans la loi relative aux partis politiques qui souligne le fait que après avoir dépassé un délai de 6 mois, même si vous ne possédez pas un récépissé définitif, vous êtes de facto reconnu. C’est donc cet article qui nous permet de nous déplacer à travers le pays. Ce qui fait que nous avons animé plusieurs sorties que ce soit à l’intérieur du pays où à Libreville. Lors de nos différentes tournées à l’intérieur du pays comme à Libreville, nous n’avons pas rencontré des difficultés. Lorsque nous nous présentons devant les autorités, nous brandissons cet article. Au mois de février de l’année dernière par exemple, lorsque nous avons voulu organiser la sortie officielle à Mouila, dans la Ngounié, je crois que Madame le gouverneur était sortie pour vouloir nous empêcher d’organiser notre événement. De là, elle nous a demandé de lui présenter le récépissé définitif. Nous lui avons présenté cet article. Etant juriste, elle a tout de suite compris. Elle s’est rangée.
- Août 2023 pointe à l’horizon, le MURE entend-il présenter des candidats aux élections multiples ?
JWB : Déjà pour 2023, pour nous, c’est une année assez particulière. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes sur le terrain dans différents provinces du Gabon. Nous avons posé beaucoup d’actions. Et je crois que beaucoup de partis le reconnaissent et même les dirigeants de ce pays reconnaissent notre présence sur le terrain. 2023, élection présidentielle élections législatives et locales. Le MURE va présenter un candidat à l’élection présidentielle. Aux élections législatives, nous allons avoir des candidats et nous sommes sûrs d’avoir des élus dans la province de la Ngounié. Notamment au premier arrondissement de la commune de Mouila. Et au deuxième arrondissement de la même commune. Dans les autres départements, nous allons également présenter des candidats. Dans cantons du Koka, nous aurons des élus. Et au niveau de la commune de Lebamba. Je crois que ça ce sont les acquis hormis d’autres provinces, notamment dans le Woleu Ntem, l’Ogooué Lolo, et dans la Nyanga où nous avons déjà travaillé. Notre action se focalise plus dans la province de la Ngounié là où nous sommes sur d’avoir des élus.
- Un mot de fin à l’endroit du peuple Gabonais.
JWB : Le Gabon est un jeune pays. Et je crois que par conséquent, il a besoin d’un jeune président qui a une vision qui aspire au changement. La jeunesse ne peut pas être majoritairement représentée et avoir un président qui n’a pas la même vision que sa population. C’est diamétralement opposé. Je pense que si le Gabon avait un jeune président, les choses devraient énormément changé. En ce qui concerne la population qui aspire un changement, moi je crois que tous les hommes qui sont aujourd’hui en politique gabonais sont sortis de la vieille école. De l’école Bongo PDG. Qui malheureusement après plus de 55 ans de gouvernance sans partage n’a rien trouvé, n’a rien donné. N’a pas fait rêver les Gabonais. Aujourd’hui je demande au gabonais de ne plus se laisser tromper par ce pouvoir. C’est un pouvoir moribond. Il est à bout de souffle, il est vraiment à bout de souffle. L’espoir de la jeunesse gabonaise, sinon du peuple gabonais est ailleurs. Il est désormais entre les mains d’une nouvelle classe politique des jeunes. Et c’est notre génération.
Je vous remercie.
Des propos recueillis par Vichanie Mamboundou
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