Journée mondiale des droits des femmes : L’autosatisfaction d’Ali Bongo ou la politique de l’autruche

Par Brandy MAMBOUNDOU / 09 mar 2023 / 0 commentaire(s)

 

Le président de la République, s’est félicité sur son compte Facebook, pour la première place que le Gabon occuperait en Afrique en matière de la promotion et des droits des femmes.

On est tenté de le croire, surtout  quand il met en exergue une autocongratulation sur une politique très loin de la réalité. La promotion de la femme ne peut cependant se limiter à la nomination de quelques femmes a ses postes de responsabilité mais serviables à souhait. Il ne suffit pas de répéter à longueur de journée l'antienne d’une hypothétique promotion ou d'une égalité des genres pour convaincre qu’une bonne politique est menée à l’endroit des femmes. Les abus de tout genre sont pourtant observés quotidiennement dans nos villes et villages sur les femmes gabonaises. Les groupes d’animation et autres humiliations leur sont infligées. Celles par exemple de les contraindre a danser sous le soleil et de chanter les louanges de leurs tortionnaires contre de dérisoires sommes d'argent des imposées à celles-ci, qui sont obligées, pour une minable somme d’argent, une canette de bières et un pagne du parti.  Voika un cas patent qui ne saurait tromper que ceux qui veulent se laisser leurrer.

En effet, le chemin est encore bien long pour atteindre une véritable politique de la promotion de la femme au Gabon. Car, il est impossible de parler d’une promotion, encore moins des droits de la femme, quand chaque jour qui passe, au moins les droits d’une femme gabonaise sont bafoués.

Personne n’ignore que les actions menées en faveur de quelques femmes ne sont que des artifices pour se persuader que le bien-être de la femme est au cœur de la politique gabonaise. Il est pourtant plus pratique d’énumérer les disproportions auxquelles les femmes sont exposées au Gabon qu’ailleurs. Peut-on imaginer, dans le dernier des pays en matière des droits des femmes, une escouade de policiers descendre dans un marché et mettre nues des mamans qui ne demandent rien d’autres que de pouvoir vivre de leurs efforts ? Peut-on admettre, sans sourciller, qu’une femme se voie priver de son enfant, par un assassinat « autorisée », parce que celui-ci, comme bien d’autres personnes dans la rue, tapait sur une banale casserole ? Peut-on parler de droits des femmes, lorsque celles-ci sont continuellement l’objet des pires sévices, tout simplement parce qu’elles osent élever leurs voix pour réclamer leur droit à la survie ? Pire, dans quel pays au monde a-t-on vu une femme privée de son nouveau-né dans un hôpital public, parce que celle-ci a quelques difficultés dans l’acquittement d’une facture ? 

« Le Gabon est 1er en Afrique en matière de promotion et de défense des droits des femmes », aurait écrit le chef de l’Etat sur ?Facebook. Si c’était  réellement le président de la République qui met à jour son compte Facebook, il y a de quoi désespérer d’une véritable politique axée sur le développement du Gabon. Car, on ne peut s’autosatisfaire d’une situation, alors que tout le monde voit le contraire. N’est-ce pas ce qu’on appelle « la politique de l’autruche » ? Surtout lorsqu’on sait que tout va de travers et que celui qui est supposé conduire la politique nationale ferme les yeux sur les défaillances et s’autoglorifie en se vantant que tout va bien. A la vérité, le Gabon a encore du chemin à faire pour corriger les inégalités commises sur les femmes. Nommer quelques femmes au gouvernement ou à des postes de responsabilité, ne peut témoigner d’une véritable politique des genres. Aucun mérite n’a jamais accompagné les promotions de ses femmes. L’ancienne Première ministre l’a reconnu : elle n’avait été nommée à ce poste que par la seule volonté de la première dame. Donc les aptitudes et les valeurs intrinsèques ne sont guère un critère de promotion.

Elzo Mvoula 

Article du 9 mars 2023 - 9:16pm
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