Justice : La plainte du président du Snec-UOB classée sans suite ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 08 juil 2021 / 0 commentaire(s)
Le président du Snec-UOB, Mathurin Ovono Ebè, et la communauté universitaire attendent une suite favorable de la plainte.

Victime d’un enlèvement et de tortures physiques et psychologiques dans la nuit du 28 juin à Libreville, le président de la section de l’Université Omar Bongo (UOB) du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec), le Pr Mathurin Ovono Ebè, avait déposé une plainte contre X à la police judiciaire (PJ). Seulement, ce 6 juillet, il n’a pas pu rencontrer les enquêteurs. Ceux-ci lui ont de nouveau donné rendez-vous ce 8 juillet. Y a-t-il quelque chose qui coince ? Les enquêteurs subissent-ils des pressions de la part du ou des commanditaires de l’enlèvement de l’enseignant ?

Le 2 juillet, le président du Snec-UOB a donné une conférence de presse sur le campus de l’UOB afin d’édifier la communauté universitaire et l’opinion nationale sur sa mésaventure. L’on a alors appris qu’il avait été kidnappé par des hommes encagoulés aux environs de 19 heures au moment où il rentrait chez lui à Essassa, dans la banlieue sud-est de Libreville. Conduit dans une pièce luxueuse dont il ignore la situation géographique, Mathurin Ovono Ebè avait subi un interrogatoire et des tortures pendant près de quatre pénibles heures. Il avait été relâché aux environs de minuit au PK 14, à une dizaine de kilomètres de son domicile, après avoir vu ses deux téléphones portables être endommagés.

Pour obtenir de lui qu’il abandonne son engagement syndical en faveur d’une université gabonaise compétitive, les bourreaux du président du Snec-UOB ont fait planer des menaces sur lui et sa famille. La communauté universitaire est très attentive à l’évolution de la plainte de cet enseignant de littérature espagnole au département des études ibériques à l’UOB. Elle lui avait apporté un soutien franc et massif au cours d’une assemblée générale à l’UOB le 29 juin. Les membres du Snec n’ignorent pas que des plaintes restent sans suite à la PJ.

Les enquêteurs pourront-ils débusquer les bourreaux et le ou les commanditaires de l’enlèvement du président du Snec-UOB ? La suite qui sera donnée à sa plainte aura forcément une incidence sur le cours des choses dans un monde universitaire en permanence en ébullition. Actuellement, les enseignants de l’UOB sont en grève pour réclamer la régularisation des situations administratives, l’amélioration des conditions de travail et l’harmonisation du calendrier dans tous les départements. Aux dernières nouvelles, leurs collègues de l’Ecole normale supérieure leur ont emboîté le pas en fermant le portail de l’institution.

Il est à craindre que le mouvement ne s’étende à toutes les écoles supérieures et universités publiques.

Brandy MAMBOUNDOU

Article du 8 juillet 2021 - 10:18am
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