Justice : La survie du barreau du Gabon tient au Conseil d’Etat .
De la décision du Conseil d’Etat, saisi le 18 janvier par Me Gilbert Erangah aux fin d’annulation des élections, le 6 janvier, du bâtonnier et des membres du conseil de l’Ordre, dépend désormais la vie du barreau du Gabon. Les soutiens de la partie demanderesse menacent, en effet, de créer un autre barreau si la haute juridiction administrative ne donne pas raison au plaignant.
A l’audience, ce 9 juillet, le commissaire général à la loi a requis l’irrecevabilité de la démarche de Me Erangah, au motif qu’il manque dans son dossier le procès-verbal (PV) des élections contestées. A la grande stupéfaction de plusieurs avocats. Non seulement ils dénoncent la manière cavalière dont le procès se tient, mais en plus ils estiment que le refus catégorique de Me Lubin Ntoutoume, le candidat déclaré élu bâtonnier, de rendre accessible le PV est une condition suffisante d’annulation de son élection.
S’agissant du déroulement du procès, c’est la veille en milieu d’après-midi (16 h 30) que le Conseil d’Etat avait annoncé à Me Erangah, sans une notification écrite, contrairement à ce que veut la loi, la tenue de l’audience du 9 juillet pour 11 heures. Pris de court, le concurrent de Me Ntoutoume avait demandé, en vain, un report. Le camp de Me Erangah voit dans le refus du Conseil d’Etat d’y accéder un parti pris de la juridiction de recours.
A l’élection du bâtonnier, Me Erangah avait obtenu 48 voix contre 61 pour Me Ntoutoume sur 109 votants. Le perdant soutient que son adversaire, bâtonnier sortant, a fait voter des avocats qui n’étaient pas à jour de leurs cotisations. Il en veut pour preuves des chèques tirés par Me Ntoutoume au profit de 13 avocats qui ont été déposés après l'élection. Or, il se trouve que Me Ntoutoume l’a emporté de 13 voix.
Par ailleurs, il ressort que des stagiaires ayant pris part au vote ne rempliraient pas les critères d’admission au barreau du Gabon. Ils ne seraient pas détenteurs d’au moins une maîtrise en droit. Le commissaire général à la loi refuserait de prendre en compte cette remarque de Me Erangah.
Naturellement, le vainqueur rejette en bloc les accusations de fraude. Il revient au Conseil d’Etat, par une décision juste, de fermer les lézardes qui apparaissent sur le barreau du Gabon.
Nicolas NDONG ESSONO
Nombre de Commentaires (0)
Faites un commentaire !