Justine Judith Lekogo: « La publication de cette loi montre la volonté du CTRI à rassurer le peuple gabonais et l’opinion internationale sur la question du respect de la transparence électorale »
A déclaré la députée de la Transition sur la modification du code électoral dont la publication dans le journal officiel est intervenue en début de semaine et qui a rencontré plusieurs commentaires au sein de la population. L’honorable Justine Judith Lekogo, qui a toujours milité au sein de la société civile et dont le verbe a toujours porté haut, ne pouvait laisser passer une telle occasion sans donner son avis sur un tournant aussi décisif dans la vie politique nationale. La native de Franceville a bien voulu accorder un bref entretien à notre rédaction sur le sujet.
Gabonclic.info : Le 05 août 2024, le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, a promulgué la loi modifiant le code électoral. La modification de cette loi publiée dans le journal officiel a suscité beaucoup de commentaires. Peut-on savoir votre analyse personnelle sur cette modification du code électoral, qui fait depuis lors le tour des réseaux sociaux ?
Honorable Justine Judith Lekogo : Je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur cette loi qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques temps au Gabon. En effet, la loi n°019/2024 du 05 août 2024 modifiant et supprimant certaines dispositions de la loi n°07/96 du 12 mars 1996 modifiée, portant dispositions communes à toutes les élections politiques, a fait l’objet de divulgation hier (lundi 05 août 2024, ndlr) dans le journal officiel. C’est une très bonne chose pour l’ensemble du peuple gabonais. La publication de cette loi montre la volonté du CTRI à rassurer le peuple gabonais et l’opinion internationale sur la question du respect de la transparence électorale. Comme vous le savez, l’adoption de cette loi, a suscité de la part de certains députés et des populations des préoccupations portant notamment sur le respect du chronogramme de la transition, la rétrocession de l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur, la transparence électorale, la participation des partis politiques dans le processus électoral, la suppression des représentants des partis politiques dans l’organisation du scrutin et l’observation des élections. La publication de cette loi, vient de ce fait, répondre à toutes ces questions.
Plusieurs voix se sont levées pour exiger le respect du chronogramme de la transition, pensez-vous que cette modification vient répondre à cette préoccupation ?
S’agissant du chronogramme de la transition, il est important de souligner que le référendum est l’une des étapes de la transition. A cet effet, la révision de la loi 07/96 du 12 mars 1996 modifiée, portant dispositions communes à toutes les élections politiques était primordiale. Il était donc nécessaire, pour le gouvernement d’offrir un cadre juridique au référendum qui n’est autre que l’étape préliminaire à l’adoption de la constitution. Pour ce qui est de la rétrocession de l’organisation du scrutin au ministère de l’Intérieur, il convient de noter que cette disposition répond à une des recommandations du Dialogue national inclusif. Pour ma part, cette initiative est la bonne, de par la neutralité et l’impartialité de l’Administration. Le problème des élections ne réside pas tant dans l’organisme en charge du scrutin mais plutôt sur la qualité, la moralité, la responsabilité, le patriotisme des hommes et des femmes et la responsabilité des dispositions des textes qui régissent le déroulement du vote.
Que retenir concrètement en matière de transparence électorale ?
Concernant la question de la transparence, vous conviendrez avec moi que cette loi conserve des acquis obtenus depuis l’avènement de la démocratie multipartite en 1990, tels que la représentation des candidats ou listes de candidats dans les bureaux de vote et la remise des procès-verbaux aux différentes parties prenantes. La publication des résultats est instantanée comme le stipule l’article 108 de la loi qui vient d’être divulguée. Dans l’article 108 nouveau, il est clairement mentionné que : « Immédiatement après la fin du dépouillement, le procès-verbal des opérations électorales est rédigé en sept exemplaires destinés aux commissions électorales et en autant d’exemplaires qu’il y a de candidats ou de listes de candidats dans la circonscription électorale. Celui-ci est signé par l’ensemble des membres du bureau de vote et de la commission . Les bulletins déclarés nuls y sont annexés, ainsi que la liste d’émargement des votes, les feuilles de dépouillement du scrutin ou toutes pièces relatives aux incidents du scrutin. Les autres bulletins contenus dans l’enveloppe portant la mention « vote » et ceux contenus dans l’enveloppe portant la mention «poubelle», tels que visés à l’article 105 ci-dessus, sont incinérés publiquement.
Les résultats sont immédiatement annoncés au public par le bureau de vote, qui remet séance tenante un exemplaire du procès-verbal au représentant de chaque candidat ou liste de candidats. Les résultats indiquent le nombre et le pourcentage de voix obtenues par chaque candidat ou par chaque liste par rapport à l’ensemble des voix valablement exprimées. »
Votre mot de la fin
Pour terminer, je dirais aujourd’hui que dans la vie il faut éviter de se prononcer très tôt. Car, les acteurs politiques et civiques qui se sont prononcés négativement sur cette question ont encore une fois de plus brillé par leur manque de considération pour le peuple. Je considère que l’objectif premier de ces acteurs politiques était de désorienter le peuple et faire chanter le CTRI. Mais malheureusement pour eux, ils ont encore une fois de plus échoué. Car, à la tête du pays et du Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), nous avons un Grand Homme au nom de Brice Clotaire Oligui Nguema qui n’a qu’une obsession : L’intérêt du peuple gabonais. Je vous remercie.
Des propos recueillis par Elzo Mvoula
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