L’DJAAST : « Je compte me consacrer entièrement à la production et à la promotion culturelle et artistique »

Par Nicolas NDONG ESSONO / 21 avr 2022 / 0 commentaire(s)
L’DJAAST (auteur-compositeur gabonais)

Même si le milieu fait rarement vivre son monde dans notre pays, comparativement aux deux Congo, par exemple, ce Gabonais ambitionne de révéler le défi de son ambition. Membre fondateur et responsable artistique du groupe traditionnel de danse Bwiti Missoko «Ghekado» et également membre actif de plusieurs structures associatives du pays telles que l’«AGAMI » (Association Gabonaise des artistes Musiciens et Interprète), la FEDATRAG (Fédération des Danses Traditionnelles du Gabon)…il compte faire émerger le génie gabonais.

Gabonclic.info : Bonjour L’DJAAST. Merci de nous accorder cette interview. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

L’DJAAST : Originaire de l’Ogooué -Lolo, plus précisément de Koula-Moutou « KM City », je m’appelle Aimé-Josy Lepouckou Magnahou, plus connu par mon pseudonyme « L’DJAAST » qui signifie « Le Grand » et je réside en ce moment à Port-Gentil. A la base, je suis auteur-compositeur évoluant dans les styles musicaux Hip-Hop et tradi-Moderne, marié et père de 5 enfants. Par ailleurs, je porte plusieurs casquettes dans le milieu culturel gabonais car je suis également manager, producteur et promoteur de spectacle, très passionné de musique et danses traditionnelles made in Gabon.

Comment êtes-vous arrivé dans ce milieu qui, dit-on, ne nourrit toujours pas son homme ?

J’ai fait mes débuts dans le domaine artistique en 1988, en tant que danseur (Zaiko et funk), avec comme premier mentor, mon père, Paul Marie Magnahou, Saxophoniste et auteur compositeur à la fanfare des Forces de police nationale, diplômé au conservatoire militaire de France.

Ayant remporté le 2ème prix lors d’un concours de danse, organisé en 1989 par M. Souleymane, derrière la pédiatrie d’Owendo au camp 9 juin, face aux artistes comme « La Déesse Dimuetsa », devenue membre du groupe légendaire Klairvoyance, et mon cadet « Jaffa Stylze ». Je signale que tous les trois, sommes issus de la même famille. Quelque temps plus tard, nous avons rejoint l’artiste Djopal Mopao, artiste chanteur et chorégraphe évoluant aux côtés de Prince Kiala.

Entre 1989 et 1991, je passe par le grand mouvement scout au Gabon, communément appelé « Eclaireur Du Gabon » où je finis par me forger un mental de leader et de meneur de troupe. Après l'obtention de mon certificat d'études primaire et du concours d'entrée en 6e à l’école d’Ozoungué (Acaé/Libreville), je suis orienté au Lycée technique de Libreville (CAPO) où je fais la connaissance de certains membres du groupe Teck-B par l'entremise d’un certain Young. Toujours animé par la même volonté de faire carrière dans la musique, je prends goût et crée le groupe « Victim'Drama » en hommage à un de mes défunts oncles, avec Djopal MOPAO (J-Ange) et de la Déesse Dimuetsa (Nel-G). Motivé quelques mois plus tard par l’un des premiers groupes de rap gabonais appelé « Poloko Force » où j’assiste aux répétitions avant leurs prestations au Cabaret des artistes. En 1995, je contribue à la création du groupe rap « ATTEK’NOIRE ». Malheureusement, une discorde entre mes partenaires et moi, m’amène à me retirer de ce projet. C’est ainsi qu’en 1998, avec Eddy Michel, Faster, Grave Toley, CNC Ken, Dzime Bruno Stéphane (DBS) et Franck Methez, nous créons le collectif « Armée Rooge » d’Owendo qui regroupait une pléthore de jeunes talents.

Quels rapports aviez-vous avec les autres groupes RNB et rap, lorsqu’on sait que dans ces années-là, les crashs étaient nombreux dans le milieu du rap ?

C’est vrai, mais en ce temps-là, j’avais soif de découvrir d’autres univers et d’acquérir un minimum d’expériences culturelles et artistiques. Pour ce faire, il me fallait me détacher de cette tendance. C’est ainsi qu’en 1995, je rencontre un groupe RNB appelé « P.F.M », constitué d’artistes chanteurs très talentueux et je fais également la connaissance du groupe HAY’OE, avec lesquels j’entretiens de très bons rapports. Dans le même élan de quête de connaissance, je rencontre de Wadji (ex-membre du légendaire Crew SIYA PO OSSI-X) de qui je bénéficie de sages conseils. Celui-ci connaissant parfaitement les réalités auxquelles se heurtent les artistes gabonais en général et la question de l’avenir des acteurs culturels, notamment celle du statut de l'artiste en République gabonaise.

Vous disiez tantôt faire de la musique tradi-moderne. Pourtant, vous parlez plus du rap que de musique tradi-moderne !

Vous ne m’avez pas posé de question sur ce volet ! (rires). En principe, c'est au studio « KAGE Pro » que j’enregistre mon premier titre intitulé « Sur le son de la forêt » dans une tendance purement tradi-Moderne, qui avait mis tout le monde d'accord, accompagné par le groupe GHEKADO. Nous sommes en 2002. Entre-temps, j’avais déjà enregistré au studio du groupe PFM ma première maquette intitulée « AFRICA » en feat avec Feu Ménélas Méfysto (Paix à son âme) et la D’S Dimuetsa. Chanson d'ailleurs reprise par l'artiste Max Bouka aka Puissance4 (Big up au frangin !!!). 

On vous a aussi vu encadrer le groupe Klairvoyance. Pouvez-vous nous en parler ?

Bien sûr que oui. C’est le premier groupe Rap féminin au Gabon. Je l’ai créé en 1999, dans le but de dissocier la junte artistique féminine des hommes et leur permettre de s’affirmer dans un environnement où les hommes ne réservaient aux femmes que les seconds rôles. Cette initiative a fait feu dans tout le Gabon. Respect aux filles.

Quand intervient alors votre conversion en manager, producteur et promoteur de spectacle ?

C’est en 2003 que je décide de m’intéresser et de m’investir dans le monde de la réalisation vidéo clip en passant par la structure « André OTTONG Films » pour une formation en multimédia où j’obtiens une attestation dans ce domaine. Par la suite, je collabore avec des grands noms de la réalisation au Gabon tels que M. Francis Ifounda (pour le clip « Accès au succès », qui a vu la participation de M. Prince de Capistran (Oncle Didine), puis Melchy Obiang des Studios Montparnasse pour la réalisation du clip « Gabao Mon Pays » toujours de Klairvoaynce, avec Mr. Fernand Lepoko, Vincent Mbindzou et bien d’autres. C’est en ma qualité de manager-producteur que j’ai obtenu quelques distinctions honorifiques telles que, deux prix lors des concours des fêtes de cultures d’abord avec « Klairvoyance » en 2002, puis un Balafon avec « la féé’nomenale R’VE » dans la catégorie espoir féminin (Hip-Hop), en 2007. Et Diezl, vice-champion du Gabon et titré au « Waga Hip-Hop » lors d’un concours de freestyle au Burkina Faso et enfin avec le groupe Ghekado en 2019.

Quels sont vos autres faits d’armes ?

Sur le plan scénique, j’ai pris part à toutes les éditions de la grande nuit de la musique organisées par le CRAAG, à plusieurs éditions du Bantu live avec KAGE PRO, en solo et avec le collectif « Armée Rooge », au festival Caravane d'Owendo, au grand Festival Gabon 9 Provinces (toutes les éditions). Par ailleurs, je suis membre fondateur et Responsable artistique du groupe traditionnel de danse Bwiti Missoko « GHEKADO » et également membre actif de plusieurs structures associatives du pays telles que l’AGAMI (Association Gabonaise des artistes Musiciens et Interprète), la FEDATRAG (Fédération des Danses Traditionnelles du Gabon), membre fondateur de la Confédération Gabonaise des Acteurs Culturels (COGAC), et membre du CMCG (Collectif des Managers Culturels du Gabon.

Auriez-vous un projet en boite ?

Certainement ! Je compte me consacrer entièrement à la production et à la promotion culturelle et artistique. Mais avant de m’y mettre, j’ai préféré entrer en studio pour l’enregistrement d’un album riche en style moderne et tradi-moderne, à découvrir très prochainement sur ma nouvelle plateforme digitale de distribution.

 Merci L’DJAAST et surtout bon succès !

 

 

 

Article du 21 avril 2022 - 9:23pm
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