Le Mali face aux sanctions internationales : Le génie du peuple malien dans les ténèbres africaines

Par Brandy MAMBOUNDOU / 12 avr 2022 / 0 commentaire(s)
Seydou Kane et Habib Sylla ont bâti leur immense fortune au Gabon.

Les Maliens ont la particularité de faire mentir les informations les plus alarmantes dont leur pays fait l’objet. Alors même qu’ils subissent les attaques des terroristes, que les sanctions multiformes pèsent sur eux…les descendants de Mari Diata Konaté semblent ironiser sur ces faits qu’ils jugent « sans effets » sur leur quotidien.

Malgré une atmosphère de guerre et de misère, le Mali présente une « vie normale » à l’extérieur comme à l’intérieur. Ce pays en guerre n’a jamais manqué un événement sportif ou culturel. Un « miracle » qui s’explique difficilement quand on sait que des pays qui n’ont jamais connu la moindre belligérance peinent à honorer leur présence dans des activités similaires à travers le continent, et quand ils le font, les scandales financiers ne tardent pas à suivre.

Le génie malien serait pour beaucoup dans cette sérénité. En effet, il n’est plus un secret pour personne que les ressortissants du pays de Soundiata Keïta ont su mettre leur génie au service de la nation. Et pour cause, peuple entreprenant, les Maliens sont aussi des grands voyageurs, des migrants dans plusieurs pays. Au Gabon, les Maliens ont su s’intégrer dans le milieu social gabonais. Aujourd’hui, en plus qu’à Libreville où le commerce du gros et du détail est totalement sous leur coupole, on ne peut trouver un village gabonais sans « son Malien ». Ce qui semble être le secret de ce pays jugé « pays très pauvre » par la Banque mondiale et les institutions financières internationales.

Un compte bancaire pour venir en aide aux autorités

Malgré cette épithète peu flatteuse, les milliardaires maliens se comptent par milliers à travers le monde. Plusieurs Maliens de l’intérieur comme de la diaspora ont même poussé la hardiesse jusqu’à ouvrir un compte bancaire pour venir en aide aux autorités. Et déjà ce compte qui est crédité en centaines de millions de nos francs, « servirait prioritairement à appuyer la défense et la sécurité, l’action sociale et le soutien aux populations vulnérables », a décidé le gouvernement de transition. Il est totalement superflu de deviner où passeraient ces sommes mises à la disposition des populations chez nous. 

Au Gabon, même si leur légendaire sobriété est reconnue, nul n’ignore que les Maliens sont très actifs et dominent un important pan de l’économie gabonaise, par le négoce et la main d’œuvre bon marché. En plus de leur facile proximité avec les autochtones, les Maliens investissent énormément dans leur pays. On peut citer, au Gabon, des réalisations d’un richissime comme Seydou Kane et un Habib Sylla, qui ne sont que la face visible de la représentation des milliardaires maliens au Gabon, qui vivent dans un parfait anonymat. Que peut-on reprocher à ces personnalités qui ont su mettre leur intelligence et leur force de travail à contribution pour s’élever socialement au Gabon comme au Mali ? Grâce à leur entregent et leur courage à entreprendre, les Maliens du Gabon ou d’ailleurs ont beaucoup contribué au développement de leur pays. Ce qui fait dire que « le gouvernement malien est pauvre mais la population est très riche ».

Profiter des richesses du Gabon pour combler le déficit de chez eux

Quand on fait un parallélisme de ce peuple entreprenant avec le Gabon, on en arrive à se demander à quoi a servi la richesse qui a fait surnommer notre pays « Eldorado d’Afrique », pendant le boum pétrolier des années 70. Que peut-on reprocher à ceux qui ont su profiter des richesses du Gabon pour combler le déficit de chez eux ? Comment peut-on qualifier des dirigeants dont la seule industrie est de pourchasser l’opposition et bâillonner ceux qui ont à cœur de mettre le pays au niveau des autres contrées du continent ? Car les seuls milliardaires connus au Gabon le sont non du fait d’une quelconque expertise ou d’un labeur, mais des ressources primitivement destinées au développement du pays au bénéfice de toute la population. Alors qu’un pays totalement enclavé et sous les sanctions multiformes de la communauté internationale, se moque éperdument de leurs bourreaux, le Gabonais, par le fait d’une politique d’appauvrissement de la population, ressemble à cet homme couché au bord du fleuve, à qui l’on empêche l’accès à l’eau malgré la soif qui le tenaille. 

Nos sages estimaient que : « Si le Gabon était bien organisé, il ne devrait y avoir ni riches, ni pauvres, tous devraient jouir du bien-être égal et relatif aux ressources de la communauté ». Cette réalité ressemble à un mythe depuis belle lurette. Les riches vivent dans un îlot d’exaltation et à exagération, alors que les pauvres, qui composent la quasi-totalité de la population, croupissent dans une misère invraisemblable, dans laquelle même les plus malheureux des pays sahéliens ne pourraient subsister.

Nicolas NDONG ESSONO

 

Article du 12 avril 2022 - 11:00am
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