Le marché malien suite aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali : les réactions des commerçants et les clients.

Par Brandy MAMBOUNDOU / 14 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Une rue de Bamako ce vendredi matin.

Suite aux sanctions de la CEDEAO et l'UEMOA contre le Mali, Gabonclic.info est descendu dans les marchés de la capitale malienne (Bamako), ce jour, à quelques heures du déroulement du grand rassemblement appelé par le président de la République, pour connaître les mouvements au marché. Si les marchands et les clients se sont montrés très préoccupés par ces décisions « illégales et injustes » de ces organisations ; néanmoins, ils restent optimistes de s'en sortir tout en relevant les défis.

Au pas de course, nous avons visité les marchés de Bamako, à cet effet. Arrivée au marché de Sabalibougou, un quartier dans la commune V du district de Bamako, l'ambiance était grande. Dans la foulée, nous nous sommes rapprochés de quelques commerçants dans leurs boutiques.

« Suite aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali, certains produits ont connu de l'augmentation. Le sucre par exemple était à 25 000 Fcfa et poussières, les 50 kg, maintenant il est vendu à 30 000 Fcfa. Et 700 Fcfa, le Kg contre 600 F auparavant. », affirme un boutiquier sous couvert de l’anonymat. Soudain, on voit une cliente qui sortait de cette même boutique, « les articles ont connu une hausse brusque. C'est vraiment dur pour nous les infirmiers travaillant volontairement sans salaire fixe depuis des années dans les hôpitaux. Néanmoins, la gestion actuelle du pays est bonne. Il continue dans ce sens. Je demande aux autorités de recruter les volontaires dans la Fonction publique qui travaillent déjà à l'hôpital du Point G. Sinon, je souhaite que les militaires restent au moins pendant cinq ans ( 5) afin que tout soit mis en ordre.», a exprimé Awa Konaté , infirmière bénévole à l'hôpital du Point G, dans le bloc de dialyse.

Peu à côté de cette boutique, un magasin de vente des céréales, « Avant les sanctions de la CEDEAO, le prix des céréales était cher, mais suite aux sanctions de la CEDEAO le prix des vivres ont encore augmentés », indique un vendeur de céréales sans préciser les prix des sacs. En plein cœur du même marché, M.Yamoussa Kané souligne : « il faut honnêtement dire que bien avant les sanctions de la CEDEAO, les prix des produits connaissaient une flambée. Faut-il signaler que les sanctions de la CEDEAO impacteront davantage cette situation. Le sucre est vendu beaucoup trop cher. De toutes les façons, nous soutenons les autorités militaires pour qu'ils continuent à exercer le pouvoir pour le temps qu'il faudra. Je souhaiterais que les militaires restent au pouvoir pour assainir la gouvernance. » Dans un autre endroit appelé « Nasa dankan », place de la banane, une vendeuse des fruits et légumes, Oumou nous a affirmé que les prix de la banane étaient élevés bien avant les sanctions mais selon elle, les prix ont encore augmenté suite aux sanctions, surtout la fermeture des frontières avec la Côte d'Ivoire, « la plus grande partie des bananes vendues au Mali provient de là-bas ».

Bakary Sissoko, un opérateur économique, dira : « c’est lors des moments difficiles dans la vie d'un Etat, qu'on connaît ses grands fils. Nous sommes résolus à mourir pour le Mali. Nous devons cesser les querelles partisanes et être un seul homme autour de l'héritage commun, le Mali afin de relever les défis du moment. Je vais dire que les sentiments qui animent les commerçants, aujourd'hui c'est le patriotisme. 95 % parmi nous disent que les sanctions sont les bienvenues, car nous sommes prêts à affronter pour le Mali au côté des autorités. Bien qu’on dénonce que ces sanctions contre le Mali sont illégales et injustes. Pour bien riposter, il faut que tous les Maliens revoient à la baisse leur train de vie. Quand une urgence se présente, il faut agir en urgence. » Pour Cheick Oumar Sissoko, président du syndicat national des commerçants détaillants ( SYNACODEM) : « le Mali ne mérite pas ces sanctions de la CEDEAO. Celles-ci montrent qu'il est temps que les Maliens mettent leurs différends de côté et se donner la main, ainsi nous s'en sortirons. Nous commerçants détaillants, nous considérons l'ère présente en tant digne fils du Mali en contribuant. Nous nous donnons la main et sensibiliser partout au Mali que si nous ne diminuons sur nos bénéfices que nous ne devons pas augmenter le prix des produits pour montrer au monde que les Maliens sont plus soudés qu'avant. »

En outre, les opérateurs économiques Maliens ont exprimé leur engagement ferme à jouer leur partition pour soutenir les autorités de la transition. Ainsi, ils ont sollicité auprès de l’Etat de faciliter l’utilisation des voies alternatives pour l’approvisionnement du pays. Ils ont également demandé l’ouverture de couloirs permettant d’importer leurs produits déjà stockés dans les entrepôts des ports des pays de la CEDEAO.

A noter que les opérateurs économiques ont rassuré les populations sur l’approvisionnement correct du pays et sur la stabilité des prix sur le marché.

HAMADOUN ALPHAGALO (Correspondant permanent au Mali)

Article du 14 janvier 2022 - 12:31pm
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