Le stratège René Ndemezo pris à ses pièges épistolaires !

Par Nicolas NDONG ESSONO / 22 mar 2022 / 0 commentaire(s)
René Ndemezo'o Obiang a plusieurs fois tourné sa veste.

Ce n’est pas avec les exploits de la plume, que René Ndemezo’Obiang, pris désormais en grippe par le clan Noureddin Bongo Valentin, et complètement ignoré à raison par le DCP du parti rejoint dans ses dernières mises en place, a construit sa longue et fructueuse carrière en marchant sur les cadavres. Et pourtant…

 

Plus réputé pour les intrigues et les coups-bas, l’homme de Bifolossi, d’une certaine fidélité exclusivement à l’argent et aux privilèges qu’à la défense des principes, se serait plutôt illustré dans la basse besogne. En compagnie de camarades qui, comme Ali, se sont dits prêts, en 1990, « à couper, à recouper et à décapiter » la nouvelle opposition au régime chancelant sur le moment d’Omar Bongo Ondimba.

C’était, pour ceux qui s’en souviennent encore, la… vilaine vieille époque des « capistes » !

Mais voilà que soudainement, après la mort du Grand-Camarade-Président-Fondateur, René va se mettre progressivement à écrire. Pas ses « Mémoires », qui seraient une contribution inestimable pour une bonne connaissance de l’histoire politique gabonaise de ces soixante dernières années. Mais pour des… broutilles, la contrepartie anormale de droits pour services rendus.

Des choses que celui que l’on présentait jusque-là comme un grand stratège politique, aurait pu exiger, les yeux dans les yeux, avec un Ali Bongo Ondimba, peu serein politiquement depuis que Jean Ping s’est mis en tête de le chasser du pouvoir. Avec le coup de main éventuel de la Communauté internationale ; le peuple votant du Gabon, ayant largement fait sa part en 2016 comme demandé…

Courrier souverainement et heureusement ignoré

Le désamour politique entre les deux anciens animateurs du courant des « Rénovateurs », va véritablement commencer, avec une première lettre. Celle que la « Copa », sortie du gouvernement plusieurs mois plus tôt, avait adressée à « Ali 9 », entouré à l’époque par la Légion étrangère, lui demandant d’accéder à sa volonté d’aller faire valoir ses talents politiques au sein de la Chambre haute du Parlement, dans la perspective des échéances électorales qui pointaient à l’horizon.

La missive, dit-on, fut royalement ignorée par le double chef du parti au pouvoir et de l’Etat.

D’où la résignation du Bitamois, à quitter le navire… ingrat du Parti démocratique gabonais. Pour se rapprocher de Jean Ping. Avant, attiré par l’argent, de se rapprocher du pouvoir, lors des Accords d’Angondjè en 2017. Se faisant récompenser du strapontin de la présidence du Conseil économique, social et environnemental. Trop cher payé pour ce premier service ? Nul ne le sait encore. Sans doute que Noureddin Bongo Valentin, qui joue maintenant à la stratégie avec l’ancien collègue de son père, en connaît, lui, bien plus qu’un bout.

Il y a eu ensuite cette seconde lettre, rédigée dans la foulée de son retour avec armes et bagages au PDG. Cette fois-là, Ndemezo’Obiang, préférera les bons soins des mains de l’ancien Coordonnateur général des affaires présidentielles, devenu entre-temps, curieuse coïncidence, Conseiller stratégique du DCP. C’est-à-dire la personne la plus à même de connaître les faux amis et les adversaires dans la perspective de la future présidentielle. Ndemezo’Obiang étant probablement à classer dans l’une des deux catégories.

Etre Punu et n’importe quel genre d’opposant

Avec la divulgation de la dernière lettre, via les réseaux sociaux, les Gabonais viennent de connaître les motivations de cette génération de leaders politiques. Laquelle n’est mue que par la recherche des privilèges. C’est pourquoi, bon nombre de Gabonais applaudissent à se rompre les phalanges la situation de l’égocentrique René Ndemezo’o Obiang qui ne se bat que pour sa propre faim au lieu d’exiger le bien-être collectif.

Aussi, trois faits, tendant à démontrer qu’Ali Bongo Ondimba en a fini ou est en train de le faire avec le leader de Démocratie Nouvelle, se sont produits récemment et ne peuvent passer inaperçus : l’absence totale de Ndemezo’Obiang, lors des dernièrement nominations ordonnées par le DCP ; la promotion de Patrick Eyogo-Edzang comme 5ème SGA, chargé des relations avec les Partenaires politiques ; et la montée en puissance de Charles Mvé-Ella au gouvernement, où il est devenu ministre-plein, et au sein du parti dont il est aujourd’hui membre du Comité permanent du Bureau politique pour le compte de Bitam et de la province du Woleu-Ntem.

D’abord sur le premier fait, relatif à l’absence de l’ex-patron de Démocratie Nouvelle dans la haute hiérarchie du PDG. On note bien que deux autres responsables de partis politiques absorbés et fusionnés, ont été pris en compte au Bureau politique : Arsène-Edouard Nkoghe, du Rassemblement pour la restauration des valeurs, dans le 5ème arrondissement de Libreville ; et Juste Louangou Bouyouméka, des Sociaux-démocrates gabonais à Mbigou dans la Ngounié.

L’organisation en gestation d’un Congrès de Dissolution de DN

Ensuite, la promotion de Patrick Eyogo-Edzang au secrétariat exécutif apparaît comme un coup pour le moins vicieux asséné à René. Des cadres proches de Ndemezo’Obiang, ayant parlé de l’organisation en gestation d’un Congrès de Dissolution de DN pour formaliser les choses. L’entrée d’Eyogo-Edzang vient donc de rendre ce projet caduc. A moins que l’ancien ministre pour le compte de Démocratie Nouvelle, ne vienne participer à ce congrès illusoire, en sa qualité de secrétaire-général adjoint 5 du PDG, éventuellement dépêché auprès… d’un partenaire politique appelé René Ndemezo’Obiang. Ce serait là alors, l’acte final mérité par RNO !

Il reste le clou de tout à travers… le blindage de Charles Mvé-Ella. Second membre woleuntémois du Comité permanent du Bureau politique du parti qui se prépare à aller à une triple élection. Il devient ainsi d’office, le passage obligé des Bitamois qui souhaiteraient désormais… écrire au DCP, ou, plus compliqué encore, chercher à voir le président de la République ne fut qu’en peinture.

Ndemezo’Obiang, même devenu le « Mourinho » en perte de vitesse stratégique des coaches politiques gabonais, est-il prêt à descendre jusque-là ? Tout reste possible, si la sportivité l’habite. Mais alors, il devrait s’attendre à un dernier réajustement tactique, de ceux qui ont rapidement appris de lui, comme… « Guardiola » Nourredin BV.

Dans tous les cas, en sollicitant de cette manière-là, la Vice-présidence de la République, le président du Conseil économique, social et environnemental, ne s’était-il pas un peu égaré ? En oubliant que ce poste, dans l’esprit des Bongo, Omar et Ali, revenait à des opposants modérés, au moment de leur nomination, comme Divungui de l’Adère, puis Maganga-Moussavou du PSD. Les deux hommes étant par ailleurs des Punu de la Ngounié.

Or, lui Ndemezo’Obiang, déjà absorbé par le PDG et fusionné à Louis, avec ou sans Congrès de ceci ou de cela, la politique n’ayant que faire du droit, surtout lorsqu’on voudrait se prévaloir de sa propre turpitude, n’est plus opposant pour prétendre au poste. De surcroît, il ne sera jamais Punu. Même du Woleu-Ntem, puisqu’on peut en trouver… Comment a-t-il pu l’oublier…

Elzo Mvoula

Article du 22 mars 2022 - 1:19pm
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