Les mains blanches

Par Brandy MAMBOUNDOU / 10 jan 2022 / 0 commentaire(s)

L'observation élémentaire de certaines choses ou de certaines situations conduit à la conclusion ferme que certains n'ont de mains blanches que parce qu'ils portent des gants de bonne matière étanche, c'est-à-dire, un atout ne faisant pas arriver dans leurs mains tendres du sang qu'ils font couler. Ainsi ne sont ils jamais coupables de rien en apparence, or les apparences sont trompeuses. 
De fait, nombreux sont les seconds couteaux qui attendent la mort derrière les barreaux alors que les vrais criminels se la coulent douce et molle entre carrosse, champagne et belles cuisses.

Ceux qui ne voient pas l'histoire fondre facilement de leurs têtes se souviendraient d'un crime de sang avec à la clé les enfants d'une des familles ne respirant la puissance que par le rapprochement avec le pouvoir. 
"Tue ton frère Fang" 
tel fut l'ordre que ces derniers avaient alors donné à un garçon, leur ami circonstanciel comme ces bestioles s'accrochant à un rhinocéros, de tuer à coups de gourdins un autre garçon dont le corps mutilé avait été ainsi retrouvé dans la mer vers la pointe Denis au large de Libreville. 

De cette illustration, il est clair que sur le plan physique, les uns ont absolument les mains blanches, tandis que ceux qui font éclater les veines par quels que moyens possibles, ont le corps couvert de sang. 
Ce n'est que du flagrant délit derrière lequel se cachent des monstres qui dorment avec des somnifères, des drogues, et  l'alcool. Ils se vantent cependant d'avoir des mains blanches.

En familles, en entreprises, à l'église ou en politique, les hommes proclament spontanément leur innocence et par conséquent leurs mains blanches face aux crimes dont ils sont tenus pour responsables. 
Or la flagrance des crimes depuis la nuit des temps est telle que ceux qui en font une tradition changent simplement de mode d'emploi allant de l'amputation des membres, du fouet, de la diète ou de pendaison à l'heure de l'esclavage hier, à de l'ingérence globale, aux pillages économiques, à la manipulation des élites à l'heure des pseudo indépendances. 
Que de sang versé à n'en point trouver assez de pages pour raconter l'histoire des souffrances des peuples d'Afrique. 

Si en définition élémentaire l'histoire n'est pourtant que le récit de ce qui s'est passé autrefois (Frédéric Meyo Bibang), on constatera malheureusement que l'histoire de la colonisation française en Afrique change simplement de peau d'une époque à une autre, d'un mandat à un autre, de Napoléon à Macron.

L'actualité dont se délecte leurs relais médiatiques RFI et France 24 ce jour comme pour nous convaincre ou prendre à témoins, est la batterie des sanctions prises contre le Mali par la CEDEAO vue comme un syndicat des gouverneurs des différentes régions de cet ensemble. 
Or, l'on n'aurait besoin de rien pour comprendre que c'est la France qui est à la manoeuvre, elle qui supporte très mal les velléités d'une vraie indépendance du Mali avec un risque de contagion tant de la sous-région que de l'Empire. 

Comment un supposé Président africain pourrait accepter un seul instant que l'on ferme les frontières terrestres et aériennes avec le Mali qui est le plus grand pays de cet ensemble en superficie ? 
Qu'est-ce que les USA ont fait avec Cuba depuis environ 60 ans ? 
Sauf qu'à ce jour, avec l'Algérie au nord et la Guinée Conakry à l'ouest ce blocus ne sera pas hermétique d'une part. D'autre part, les peuples ouest africains étant foncièrement commerçants, la croissance des réseaux mafieux aura des agrégats énormes dans la production nationale du Mali. 
Et aussi, en tant que futur partenaire faisant très peur à la France désormais en débandade, la Russie ne laissera pas tomber le Mali dont les autorités actuelles n'ont aucun intérêt à faire marche arrière, parce que les autorités françaises prêtes à montrer leurs mains blanches quant aux souffrances programmées du peuple malien, sont les mêmes qui ont demandé aux gouverneurs de la CEDEAO de tuer les maliens, comme elles avaient demandé à Blaise de tuer Thomas. Les mêmes qui instaurent et soutiennent les dictatures avec la culture du 3ème mandat en Côte d'Ivoire ou la succession monarchique en douce au Tchad, sont les mêmes qui hypocritement parlent de risque de dictature au Mali où il subsiste plutôt des velléités manifestes d'indépendance.

Quand la France aura intégré que les maliens sont courageux, elle comprendra également que les peuples frères d'Afrique de l'Ouest pourraient se lever pour dire NON à la manipulation et aux crimes organisés. 
Et, malgré les pantins qui dirigent ces peuples, les ivoiriens n'ont pas oublié leurs 3000 morts et les 10 ans de Gbagbo à la CPI. Les Guinéens n'ont rien oublié depuis 1958. Les burkinabé savent d'où vient la mort de Sankara etc.

Du coup, le fauve ne sélectionne pas sa proie, il n'écoute que son estomac. Le rasoir ne sélectionne pas les têtes selon leurs formes, il rase tout. Aujourd'hui c'est le Mali.
Il est  donc temps de s'armer des flèches empoisonnées pour en finir avec le fauve pour que l'Afrique se débarrasse enfin des plombs qui la maintiennent dans l'eau, et des chaînes nouées à ses poignets.
Mais enfin !
C'est quoi ?
A ne yaaaaa ???

 Corneille OLLOMO EKOGA

Article du 10 janvier 2022 - 12:54pm
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !