Les nations fortes sont bâties sur des familles fortes

Par Nicolas NDONG ESSONO / 13 aoû 2022 / 0 commentaire(s)

L’auteure a un QI très élevé. Son CV est long comme le bras. Elle est multidiplômée. Jugez-en : licence en Économie ; maîtrise dans les politiques de la ville et cohésion sociale ; master 2 en sciences humaines ; magistère en sommellerie de la plus prestigieuse école de sommellerie au monde ; diplômée en herboristerie et phytothérapie ; obtention au Canada d’un DEP en Vente + une spécialisation option « lancement d'entreprises »…Dans la tribune, ci-après, cette compatriote vivant en Europe alerte sur la nécessité, pour avoir un Gabon fort, de promouvoir des familles fortes. Lecture.

Nous constatons dans notre société que les parents sont aujourd’hui démissionnaires. Ce sont les nounous qui éduquent nos enfants, qui les blâment et qui les reprennent. Les parents ne veulent plus souffrir de former un projet pour leurs enfants. Quand ils ont peu de moyens, c’est la rue et tout le monde qui vont élever leurs enfants. Les parents n’éduquent plus comme au village, où chaque âge donnait lieu à un enseignement. Chaque étape de la vie était suivie car, il y avait un projet. Les parents ne veulent plus être embêtés. Ils préfèrent sortir de l’argent ou les envoyer en pension.

Et toi du village, tu envoies ton enfant chez des gens qui peinent avec les leurs propres…Ce sont les ménagères qui vont élever tes enfants. Bien souvent, le fait qu’un frère aille à la capitale chez le parent nanti est mal vécu par le reste de la fratrie resté au village.

Dans certaines familles c’est grave : le père sème la terreur aux yeux des enfants qu’il a pourtant conçus avec amour. Quand le père est là, tout le monde fuit dans la chambre, la mère suit ses séries télévisées et ne veut pas être dérangée. Les enfants grandissent avec la nourriture des nounous. Tout cela encourage l’homme à aller dehors manger un repas authentique fait par une geisha.

Moi aussi, je pensais qu’élever c’était éduquer. Mais après avoir été pendant neuf ans agricultrice, j’ai compris la différence. Élever c’est comme avec du bétail, on élève un troupeau de porcs, des petits cochons, on s’occupe de leurs besoins primaires pour qu’ils grandissent bien avant d’aller à l’abattoir, où leur poids va nous rapporter de l’argent au kilo. Mais on n’éduque pas un bétail.

Certains animaux sont éduqués. Cela veut dire que ces derniers font l’objet d’un projet dont le but est qu’ils développent des aptitudes, des connaissances dans un domaine précis. Les chiens policiers, les chiens pour aveugles, sont éduqués pour développer des aptitudes qui prouvent leur utilité dans la nation.

J’ai été éduquée par mon père, mais élevée par ma mère

D’aussi longtemps que je me souvienne de moi-même et de mon père, je puis dire que j’ai été éduquée par mon père, mais élevée par ma mère. Et je le dis avec beaucoup d’affection pour ma mère, qui connaissait bien sa place de femme au sein de son couple. Mon père très tôt avait pour moi, le projet que je trouve ma place dans n’importe quelle société ; moi qui avais déjà connu l’exil très jeune à cause de son engagement politique.

Ainsi, il m’a donné très tôt les armes nécessaires que sont les valeurs desquelles découlent des faveurs dans ma vie, telles que la polyvalence et la résilience. Élitiste, au CM1 (Cours moyen 1ère année, ndlr), papa avait commencé à me faire lire les pensées de Blaise Pascal dans lesquelles il surlignait les passages les plus importants, qui allaient alimenter nos discussions, comme : ‘’ Vaut mieux connaître un peu de tout que tout d’une même chose’’.  Aujourd’hui, j’ai vécu sur plusieurs continents. Je n’ai pas eu de problème à m’insérer, j’ai des diplômes post-Bac dans plusieurs disciplines et je parle plusieurs langues. Quoique je fasse, j’ai hérité de ses enseignements de bien le faire, et donc de me former auprès des meilleurs : il faut savoir perfectionner ce qui se fait bien. Se reconstruire, réussir cette reconstruction où que je sois, m’aide encore aujourd’hui.

J’apprenais juste qu’il était déjà héritier de telle plantation

J’ai vu comment on éduque un enfant quand je suis rentrée dans mon ex-belle-famille agricultrice en France. Avant la naissance de mon fils, tout était déjà tracé. J’apprenais juste qu’il était déjà héritier de telle plantation, à charge à lui de bien s’en occuper plus tard. Je savais déjà le parcours de ce dernier s’il ne voulait pas suivre les traces de son père, comment planifier son accomplissement, etc.

J’ai appris qu’avant d’avoir un enfant, on fait d’abord un projet et on met tout en place pour l’accueil. Car l’enfant est un projet, encore plus important, c’est l’émanation de nous, c’est notre véritable réussite. Le début de tout projet, c’est de susciter l’amour pour cet environnement voulu. Les jouets, les sorties, les jeux, les excursions, rien n’est en réalité fait au hasard. Tout est fait dans la petite enfance pour qu’à l’âge de 10 ans, l’enfant se projette déjà dans sa vie future, et qu’adolescent, il assiste particulièrement son père dans toutes ses tâches. À l’âge de dix ans, mon fils dit qu’il veut devenir agriculteur et que c’est ce qu’il aime. Telle est pour lui, son utilité dans la société : produire la nourriture.

C’est ce que l’on voit couramment dans des familles où chaque génération perfectionne les savoirs de ses prédécesseurs avec les moyens actuels. Cela renforce leur identité de marque et leur permet de chiffrer cher tout ce qu’ils font. Si on éduquait plus nos enfants avec un véritable projet, nous repartirions à notre société d’antan au sein de laquelle l’homme avait une vraie éducation en dignité et en responsabilité. Et, d’autre part, la femme éleveuse, recevrait une éducation de pionnière de sa lignée en construction, de 1er médecin familial, de protectrice.

Nous oublions bien souvent que les nations fortes sont bâties sur les familles fortes, et que ce sont les valeurs et la discipline qui fondent le soubassement des familles fortes. Arrêtons de laisser le vent nous emmener où il veut avec notre descendance. Le désordre observé un peu partout trouve sa force dans la déstructuration de la famille de façon multigénérationnelle.

LaBienheureuse du Terroir

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Article du 13 août 2022 - 10:24am
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