Litige foncier à Booué : Les autorités locales attentistes

Par Nicolas NDONG ESSONO / 10 mar 2022 / 0 commentaire(s)
une vue de booué

Au lieu de chercher à régler très rapidement ce différend, Martin Ikamba (Préfet du département de la Lopé-Booué), Thibaut Mbaye (Maire de la Commune de Booué) et Guy Maixent Mamiaka (Député de la Commune de Booué) optent pour une fuite en avant. Laissant face à face les deux communautés.

Ismaël Ipedesa (Correspondant à Booué)

On croyait naïvement que dès potron-minet, les populations de Booué vaqueraient tranquillement à leurs occupations quotidiennes. Erreur ! Le feu couve et si rien n’est fait, un fait imprévisible risque de se produire. Pourquoi ?

La ville de Booué, réputée pour sa gare ferroviaire, est confrontée à un litige foncier qui prend des proportions inquiétantes au point d'opposer deux communautés à travers la famille Nze Nang, Makina de souche autochtone (shiwo) d'un côté, et de l'autre la famille Ilembet, Saké originaire du canton Fiend Okano. La famille Nze Nang revendique un terrain au village Atsombial, qui lui a été cédé par un notable Makina, feu Paul Marie Ngoua Nzigue.

Pour M. Ilembet, la parcelle en question d'une superficie d'environ 5000 mètres carrés lui a été cédée par feu Général Mamiaka, puis une autre version de M. Ilembet dit que ce dernier, de retour de Franceville en affectation en 2003 trouve un terrain vague inoccupé et s'y est installé.

Pour la famille Nze Nang, un ressortissant du canton Fiend Okano ne peut se prévaloir propriétaire d'une parcelle dans un village à Booué dans la mesure où, avant que Booué ne devienne une ville, c'était des villages qui s'identifiaient par des clans Makina (shiwo). Monsieur M.B., né d'une union Makina/Saké, s'exclame en ces termes : « Que la famille Ilembet ne nous oblige pas à étaler les dessous de la présence de feu Général Mamiaka à Booué, lui aussi ressortissant de Fiend Okano ! ». Plus loin, il renchérit : « personne ne saurait se rendre au village Djidji dans le canton Fiend Okano et s'installer sur un terrain vague au prétexte que celui-ci est inoccupé, c'est une attitude de mépris à l'endroit de nous les Makinas ».

Voilà une situation qui pourrait faire ressurgir les vieux démons de la fin des années 1800 et du début des années 1900 pendant la colonisation où les communautés s’étaient entre-déchirées. En 2022, aucun Gabonais ne penserait à ce fait historique. Il faut, tout de même, agir très rapidement pour conjurer le mauvais sort !

Article du 10 mars 2022 - 11:20am
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !