Lutte des anciens du CNC pour un droit : un étrange blocage.

Par Nicolas NDONG ESSONO / 03 juin 2021 / 0 commentaire(s)
Jacques Litona Loumbi.

La lutte des anciens conseillers membres du Conseil national de la communication (CNC) pour obtenir l'octroi de leur pension de retraite se heurte à un procédé révoltant. Ce combat a pris la forme de la Guerre de sept ans... sans trop de succès. Au moment où les hommes déclinent, tant de questions les assaillent. Il y a des questions qui les animent, et d'autres qui les désespèrent. Faut-il tout dire ? Parfois, il manque de mots, de temps, et d'audace.

Les autorités gabonaises doivent s'ouvrir à la logique et prévenir les polémiques ardues. Une histoire les lie, peut-on dire, comme dans l'Atlantide légendaire aux sauveteurs auprès de qui elles crièrent la nuit où elles furent englouties par la mer. Demandez-vous : le soir où fut achevée la Muraille de Chine où donc rentrèrent les maçons. Ce n'est pas de l'exotisme. Après l'avènement de la retraite, il faut rentrer dans ce qui vous revient de plein droit.

DES MEMBRES DES CORPS CONSTITUÉS BRIMÉS

N'ayons pas peur des mots. L'Etat gabonais a fait un sort de vieux chiffons à des dignitaires de la République.

L'affaire commence en 1992 quand les conseillers membres du CNC opèrent leur entrée dans l'ossature de la Constitution, qui en a fait une institution ... constitutionnelle. Une batterie de textes juridiques viendra consolider ses fondements. Des têtes couronnées de leur aura vont figurer au nombre des personnalités du paysage audiovisuel et du monde politique, qui sont admis dans ce cénacle comme on s'engage en religion. Assorti d'une retraite garantie par le statut conféré aux institutions assimilées que sont la Cour constitutionnelle, l'Assemblée nationale, le Sénat...

Mais pour des motifs inconnus, fait rarissime, à l'expiration de leur mandat, ils sont terrorisés par le martyre qui les attend, tandis que leurs alter ego, membres des corps constitués, obtiennent leur pension sans entrave.

LA LOI S'IMPOSE

Des suppliques et des épais recours qui sont déposés, en sus d'une décision de la Cour constitutionnelle, sont tombés comme une épée dans l'eau. Tout ceci oblige. Il n'y a plus d'autre choix que de dénoncer sans détour.

Depuis une trentaine d'années, un à un, les morts se succèdent et les rangs des anciens conseillers membres du Conseil national de la communication se vident. On peut deviner qu’un soupçon plane autour de ce dossier : attend-on avec complicité que tous ces gens soient frappés par la mort pour qu'on n’en entende plus parler ? La liste, elle, s’allonge : Étienne Moussirou, Richard Moubouyi, Charles Noël Bourdettes, Richard Nguema Békalé, Pierre Marie Dong, Charles Medzo, Jean Bernard Saulnerond-Mapangou, Agathe Okumba, Ismael Abouna, Fidèle Etchenda... Ceux qui survivent se heurtent à un mur : pas d'entretien, pas de pièces manquantes, pas de vices de forme, rien.

Ce qu’il y a d'étrange, c'est que cette loi n'a jamais été adoptée, alors qu’elle aurait dû l'être et s'appliquer, à l'instar des autres textes. Une pension de retraite qui représente un avantage acquis, on ne peut en priver personne, quel que soit le droit, canonique ou laïc.

Mais que reproche-t-on donc aux anciens conseillers membres du Conseil national de la communication ?

* Ancien conseiller membre du CNC

Jacques Litona Loumbi

         

Article du 3 juin 2021 - 12:54pm
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