Devant libérer un terrain, dit-on qu’ils occupent illégalement, plusieurs compatriotes ont vu leurs maisons rasées par les pelleteuses de la Police nationale réquisitionnée par un huissier de justice.

La gouvernance du Gabon oscille désormais entre le curieux et l’insolite. Voilà, au cours de cette semaine, les Gabonais ont été, une fois de plus, une fois de trop, traumatisés par un acte de violence doublé du mépris de la détresse de son semblable perpétré par le système Bongo-PDG. Sur une décision de la justice gabonaise exécutée par un huissier éponyme, la Police nationale a procédé à la démolition des habitations érigées sur un terrain, dit-on, appartenant à un sujet libanais.

Or, d’après les victimes de cette opération digne d’une République de Rambo, non seulement la démarche n’aurait pas été respectée mais aussi le Libanais détiendrait des faux papiers. Aussi, ces dénonciations ont provoqué la colère dans l’opinion. Pas que ! Dans un communiqué dont le contenu est une véritable curiosité « le ministère de la Justice, Garde des sceaux, Chargé des Droits de l’Homme et de l’Egalité des Genres », dit avoir « été informé ce jour par les médias périphériques d’une opération de destruction de plusieurs maisons au quartier London, dans le 4ème arrondissement de Libreville, sous la conduite d’un Huissier de Justice ». Et de poursuivre « selon les déclarations des victimes, cette destruction aurait été faite en violation de leur droit et des règles établies en la matière. Au regard de ce qui précède, une enquête a été ouverte afin de déterminer la réalité des faits ».

Fait inédit, un « ministère de la République » attend les dénonciations « des médias périphériques » pour « ouvrir une enquête ». Quel pays ! Les Gabonais retiennent leur souffle pour savoir la solution apportée à cette affaire.

Dess BOMBE