Depuis leurs désaccords diplomatiques, l’ex-puissance coloniale, la France fait feu de tout bois pour mettre le Mali au ban de la communauté internationale, en l’accusant continuellement d’exactions militaires supposées ou vraies sur les populations civiles.

Une demande d’enquête à l’ONU a été introduite par la France, en fin de semaine dernière, pour faire la lumière d’un « massacre de civils par l’armée malienne » par les FAMA (Forces armées maliennes) et les « supplétifs russes ». Selon nos confrères de koulaba.com, qui ont cité l’Agence France presse (AFP), l’initiative de la France, déposée pour approbation du Conseil de sécurité, a été bloquée par la Russie et la Chine.

Pour sa part, l’armée malienne a communiqué sur ses opérations, la semaine dernière, indiquant avoir neutralisé plus de 200 terroristes dans la région de Moura au centre du pays. Nonobstant cette communication officielle malienne, des informations, dont les sources n’ont pas été clairement définies, ont circulé pour faire état du massacre sur 300 civils dans la même région.

Cette demande d’enquête a été rédigée par la France et soumise vendredi 8 avril pour approbation au Conseil de sécurité. Mais la Russie, soutenue par la Chine, n’a pas vu la nécessité du texte qu’elle a jugé « prématuré », étant donné qu’une enquête a été ouverte par les autorités maliennes, selon l’AFP.

Une situation qui intervient à la suite des félicitations du gouvernement de Vladimir Poutine à l’endroit des troupes maliennes pour ses « résultats importants » au cours de l’opération à Moura.

A noter aussi que pendant ces enquêtes, des habitants de Moura ont indiqué à la presse internationale, particulièrement l’AFP, que lors de ces opérations militaires : « aucun habitant de Moura et ses environs n’a été tué par l’armée malienne ». Quand d’autres déclarent solennellement que « l’armée malienne a libéré les populations du joug du terrorisme ». Une affirmation qui vient confirmer ce que bon nombre de Maliens jugent comme « une persécution française sur l’armée malienne », depuis les désaccords nés des brouilles diplomatiques entre les deux pays.

Une allégation dont la France se servirait pour « masquer son échec dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel depuis près d’une dizaine d’années », souligne la clameur populaire malienne. Une jalousie passablement voilée, aux motifs d’une dénonciation de violences contre les civils. Alors même que les terroristes qui violentent les populations au nord et au centre du Mali ne sont point des militaires. Faut-il comprendre que la France fait désormais le choix entre les civils à protéger et que d’autres soient voués à être de la chair canon ?

Naya Diarra (De notre correspondante permanante au Mali)