Mali : Des milliers d'enfants de la région de Mopti ne vont pas à l'école cette année

Par Brandy MAMBOUNDOU / 26 sep 2022 / 0 commentaire(s)
L’école classique se meurt partout où règnent les terroristes.

 

Le lundi 3 octobre 2022, les écoles rouvrent au Mali. Les enfants reprendront le chemin de l’école. Mais, des milliers d’autres resteront à la maison à cause de l’insécurité, nonobstant la montée en puissance de l’armée dans la lutte contre le terrorisme dans cette région du centre.

Le Mali vit une insécurité sur toute l’étendue de son territoire depuis des années. Cette insécurité, qui était d’abord limitée au nord, s’est répandue dans les autres régions du pays en se déplaçant vers le sud, des zones nettement plus peuplées du pays. En effet, certains groupes extrémistes qui prônent un islam radical et optent pour l’instauration de la « charia » ferment les classes dans les zones qu’ils contrôlent. L’école classique se meurt partout où règnent les terroristes, au profit des écoles arabophones. Les salles de classe sont laissées à la merci des animaux domestiques. Les chèvres, les ânes ont remplacé les enfants et les enseignants dans les écoles. Selon le directeur de l'académie de Mopti, plus de 280 000 élèves n’iront pas à l’école dans les régions de Mopti, Bandiagara et Douentza.

Et plus de 950 écoles resteront fermées dans ces zones à cause de l’insécurité.  Un leader d’association communautaire, dans la région de Douentza, a exprimé son inquiétude par rapport à la réouverture des écoles fermées dans les zones de Mopti. « Il y a un manque de personnel. Les enseignants ne vont pas dans ces zones, parce que les routes sont impraticables, parce que semées de mines. Ces enseignants n’iront pas risquer leur vie pour aller donner des cours dans ces coins reculés. Il faudra également comprendre que malgré la montée en puissance des FAMa, il n’y a que les chefs-lieux de commune, chefs-lieux de cercle ou de région qui sont sécurisés. Là où l’armée est absente, on ne peut y ouvrir les écoles. Au pire des cas, les chefs-lieux de commune pourront fonctionner timidement cette année », a expliqué notre source. Qui soutient que : « Même à Mondoro, je suis pessimiste, de l’ouverture de leurs classes.»

Pour Oumar Ouologuem, enseignant chercheur dans le domaine éducatif : « La réouverture des écoles est possible dans certaines zones, comme elle est impossible dans d’autres. La libération est une chose et la présence des services sociaux de base en est une autre. Pour que les écoles soient ouvertes, il faut qu’il y ait la stabilité totale. Aussi, il faut que les enseignants aient la quiétude pour aller enseigner dans ces zones. Si l’armée n’est pas présente dans ces zones, les enseignants ne peuvent pas y aller, et sans enseignants, il n’y a pas école. Donc, les écoles resteront fermées », a-t-il expliqué.  Aujourd’hui, il urge de trouver des moyens réguliers pour permettre à ces enfants d’être instruits. Ces milliers d’enfants constituent une bombe à retardement. Une bombe qui peut sauter à tout moment si on y prend des mesures idoines.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali) 

Article du 26 septembre 2022 - 10:21am
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