L’affaire de la restitution du véhicule de service de l’ancien Premier ministre Moussa Mara est désormais un débat sur la place publique entre deux principaux protagonistes : l’actuel Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et l’ancien chef du gouvernement de Ibrahim Boubacar Keïta, Moussa Mara himself.

Cette polémique soulève des questions sur la transparence, la responsabilité et les pratiques au sein du gouvernement. Dans un communiqué, la Primature souligne que le responsable du parc auto a refusé de reprendre le véhicule et a demandé au chauffeur de Moussa Mara de l’emporter. Quant à l’ancien Premier Moussa Mara, sur sa page Facebook, il a affirmé que son chauffeur a reçu un ordre formel du chef de cabinet défense du Premier ministre, Colonel Mohamed Samaké dit Mao, qui aurait donné son accord pour la restitution, malgré les irrégularités procédurales, pour ainsi éviter toute confrontation.

Moussa Mara a catégoriquement nié d’avoir une quelconque intention de tirer un éventuel avantage politique de cette situation.

Il est à signaler que les deux versions s’opposent frontalement sur un point central : l’origine de l’ordre de restitution.

 Mais on peut noter que le chef de cabinet défense apparaît comme un élément central de cette affaire. Son rôle exact et ses motivations restent une zone d'ombre.

Les procédures de retrait d’un véhicule de fonction d'un ancien Premier ministre semblent n’avoir pas été respectées.

Cette affaire pourrait avoir des implications politiques plus larges, révélant potentiellement des tensions au sein du gouvernement. Une chose est sûre, une enquête interne au sein de la Primature permettrait de situer les responsabilités et de déterminer si des procédures ont été enfreintes. Aussi, le témoignage du chauffeur pourrait apporter des éléments décisifs pour trancher entre les deux versions.

Il faut signaler par ailleurs que Moussa avait annoncé avoir renoncé aux indemnités dont il bénéficie au nom de statut d'ancien Premier ministre, comme tout ancien Premier ministre du Mali et ailleurs.

L’affaire de la restitution du véhicule de Moussa Mara soulève de nombreuses questions et met en évidence des dysfonctionnements sérieux au sein de la Primature du Mali. Il est donc nécessaire qu’une enquête approfondie soit diligentée pour établir les faits et déterminer les responsabilités. Au-delà de cet incident particulier, cette affaire rappelle l’importance de la transparence et le respect des procédures dans la gestion des affaires publiques.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)