Mali : L'Allemagne demande la fin de la coopération Russe-Mali, Bamako dit non !
Bamako n’a pas été effrayé devant Berlin qui a prôné, face aux autorités de la Transition, la fin de la coopération Mali-Russie. Le ministre malien des Affaires étrangères a rétorqué à son homologue allemande, Annalena Baerbock: « La situation du Mali est la situation du Mali et nous souhaitons que chaque partenaire du Mali aussi respecte les choix du Mali.»
La ministre allemande des Affaires étrangères, Madame Annalena Baerbock, était en visite de courtoisie et de travail au Mali, le mercredi 13 avril dernier. L’objectif était de réitérer l’engagement de l’Allemagne auprès du Mali, notamment sur le volet de la MINUSMA. Lors de son entretien avec le président malien de la Transition, colonel Assimi Goïta, il a été question, selon elle, de la « situation très complexe où de nombreuses crises s’ajoutent dans le pays : le dérèglement climatique, la sécurité alimentaire qui est menacée depuis des années, le changement climatique, l’accès à l’eau, à l’éducation et à la formation ».
Si, selon la ministre Baerbock, l’Allemagne mettra plutôt fin à la mission à ses 300 soldats qui participent à la formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) au profit des Forces armées maliennes, conformément à la décision annoncée le 11 avril par l’Union européenne, à cause de la crise ukrainienne qui oppose la Russie à l’Union Européenne, elle ne va pas rompre sa coopération avec le pays. « Ça fait 60 ans que l’Allemagne et le Mali coopèrent. L’Allemagne a été le premier pays à reconnaître l’indépendance du Mali. Nous avons donc une responsabilité particulière pour le bien-être de la population malienne. Nous allons continuer à coopérer dans un esprit d’amitié, de partenariat et de façon vraiment étroite », a-t-elle rassuré.
Et la diplomate allemande de poursuivre : « Nous ne pouvons poursuivre la coopération sans démarcation d’avec les forces russes… Poutine mène contre l’Ukraine une grave guerre d’agression contraire aux droits des peuples. »
Si Paris utilise Berlin comme une «marionnette» parmi de nombreux de pays européens, en abusant de la coopération qui existe de longue date entre l'Allemagne et le Mali, Bamako aurait parfaitement compris le jeu du «hibou» de la France, qui tente, encore une fois de plus, de salir la franche et vieille amitié de ces deux États. Face à la démarche de Berlin Bamako n'a pas eu peur de déclarer qu'il prend note de la décision de l'Union européenne de mettre un terme à la mission de formation militaire au profit des forces armées maliennes, si le Mali continue à coopérer avec la Russie.
Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)
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