L’école classique y est en voie de disparition au profit de l’école coranique et de la promotion de l’Arabe.

A l’instar des autres contrées du pays dogon, le Cercle de Bankass est au cœur de l’insécurité chronique qui a occasionné des cortèges de morts  depuis plusieurs années. Depuis novembre 2021, cette localité est devenue la cible des terroristes. Cent personnes ont été prises en otage sur la route nationale 15, entre Bankass et la ville de Bandiagara pour avoir refusé de payer la fameuse Zakat, une dîme islamique.

Les ressortissants de Bandiagara, à travers le Mouvement patriotique pour l’Unité et la Sauvegarde du Cercle de Bankass (MPUSCB), dans un point presse, viennent d’alerter l’opinion publique nationale et internationale, de ce que cette population est entièrement prise en otage par les djihadistes. Ils estiment que si rien n’est fait dans l’immédiat, les paysans auront du mal à cultiver leurs champs. Selon eux, les maux infligés au cercle de Bankass sont dommageables. Les citoyens déjà pauvres, étant aussi obligés de verser l’aumône aux djihadistes, déplorent-ils.

 «Depuis le 10 Novembre 2021, le cercle de Bankass est devenu la cible des terroristes, la prise en otage de 100 personnes sur la route nationale RN15, située entre Bankass et Badiangara.  Les 18 et 19 mars 2022, nous déplorons encore l’enlèvement de 28 personnes, y compris le chef de village de Bérinbé, situé dans la commune de Tori.  

Les ressortissants de cette localité du Mali sous occupation djihadiste ont exposé une situation très alarmante : 

« Sur les douze communes que compte le cercle, les écoles restent fermées dans neuf  d’entre elles, à savoir Lessagou, Baye, Diallassagou, Koulogon, Ouenkoro, Ségué, Sokoura, Soubala et Tori. Les antennes relais des opérateurs téléphoniques ne fonctionnent pas dans ces neuf  communes. Si bien que les communications téléphoniques y sont très difficiles. Les écoles  coraniques et arabophones dirigées par des personnes nommées par les terroristes ont pris le relais des écoles classiques dans le but d’inculquer  des idéologies extrémistes aux populations. L’administration (la mairie) reste toujours fermée dans ces neufs (9) communes où l’espace des foires hebdomadaires a été divisé en deux  par les terroristes dans les villages de Massa Kana (Sokoura) et de Ouenkoro. Làbas, les  hommes et les femmes sont séparés. Des exécutions sommaires des ressortissants maliens sont signalées sur l’axe allant d’Ouenkoro (MALI) à Djibasso  (BURKINA-FASO). Des individus suspects sont signalés dans la partie Ouest du plateau de la commune du Segué, avec des mouvements fréquents vers la frontière avec le  Burkina Faso. Des prélèvements forcés de Zakats sont pratiqués par des terroristes dans plusieurs villages avec pillages, incendies et enlèvements des personnes en cas de refus collectif comme au village de Berimbé. Les populations déplacées du cercle de Bankass n’ont pas pu repartir sur leurs sites d’habitation.», ont-ils alerté.

Au regard de tout ce qui précède, le mouvement patriotique pour l’unité et la Sauvegarde du cercle de Bankass (MPUSCB) a sollicité instamment de prendre, le plus rapidement possible, des mesures notamment : 

« La libération des otages détenus depuis le 10 novembre 2021. La poursuite des interventions des FAMA sur l’ensemble du cercle, notamment dans les communes de Baye, Diallassagou, Tori, Sokoura, Ouenkoro et Ségué ; Le ratissage du forêt de Samori et du plateau de la commune de Ségué pour anéantir les terroristes, détruire leurs sanctuaires et récupérer les armes de guerre détenues par les groupes armés ; Le rétablissement du réseau téléphonique sur l’ensemble des douze communes du cercle de Bankass ; l’installation de camps ou bases militaires dans les communes de Baye, Diallassagou, Tori, Sokoura, Ounkoro et Ségué ; le retour de déplacés internes sur leurs sites d’habitat, le retour de l’administration et des autorités communales à leurs postes respectifs ; la réouverture des écoles  classiques dans toutes les communes du cercle de Bankass ; la poursuite du dialogue entre les communautés pour un meilleur vivre ensemble ; la prise de mesures pour la sécurisation de l’hivernage dans le cercle de Bankass ».

Hamadoun Alphagalo (De notre correspondant permanent au Mali)