Dans un communiqué officiel publié, le vendredi 9 août 2024, le gouvernement malien a annoncé avoir convoqué l'ambassadrice suédoise à Bamako, Kristina Kühnel, et lui a ordonné de quitter le territoire dans les 72 heures.

Cette décision radicale fait suite à des déclarations jugées « erronées et hostiles » par le ministre suédois de la Coopération internationale au développement et du commerce extérieur, Johan Forssell, sur les réseaux sociaux. 

Le gouvernement malien considère ces propos comme une provocation supplémentaire après la décision de Stockholm de mettre fin à sa coopération bilatérale et de fermer son ambassade à Bamako.

Le Mali justifie cette mesure par le manque de respect de la Suède envers sa souveraineté. Le gouvernement malien rappelle que la vie de ses soldats et la sécurité de la nation sont des priorités absolues et qu'aucune aide au développement ne peut les remplacer. Le communiqué souligne également l'hypocrisie de la Suède qui critique le Mali tout en soutenant l'Ukraine, accusée par Bamako de soutenir le terrorisme.

Cette expulsion s'inscrit dans un contexte de tensions accrues entre le Mali et plusieurs pays occidentaux, notamment la France. Bamako accuse ces pays d'ingérence dans ses affaires intérieures et de chercher à déstabiliser le pays.

Le Mali a renforcé ses liens avec la Russie ces dernières années, notamment dans le domaine militaire. Cette orientation a provoqué de vives critiques de la part de ses anciens partenaires occidentaux.

Cette nouvelle crise diplomatique pourrait avoir des conséquences importantes pour le Mali et la région. Elle risque d'isoler davantage le pays et de compliquer la lutte contre le terrorisme.

Les partenaires au développement du Mali vont-ils maintenir leur aide au pays ? Comment les relations entre le Mali et la Suède vont-elles évoluer à l'avenir ? Autant de questions qui restent en suspens.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)