Ministère de la Communication : Un vrai cimetière de talents vivants !

Par Nicolas NDONG ESSONO / 22 fév 2022 / 0 commentaire(s)
Plusieurs de ces compatriotes sont assis à la maison.

Probablement plus qu’ailleurs, ce département ministériel symbolise la mauvaise gestion de la première des ressources d’une Nation. Entre les journalistes assis à la maison, ceux qui sont admis à la retraite sans avoir travaillé, des nominations illégales à certaines fonctions…Ce département du gouvernement renvoie à la conscience collective l’échec de notre modèle de société. Pas que !

La question à se poser serait celle-ci : quelle est la différence entre le Gabonais et d’autres peuples africains noirs ayant acquis l’indépendance dans les années 60 ?

Ailleurs, le citoyen d’un pays a des droits et surtout des devoirs parmi lesquels le travail. Parce que le travail est une valeur, un cri de ralliement pour cimenter la Nation, un mécanisme obligé pour assurer la pérennité du pays, une source de dignité pour le citoyen ainsi fier de participer valeureusement à la vie de la cité. Ce mode fonctionnement, c’est dans les pays respectueux de la valeur humaine comme le Botswana, qu’on le retrouve. Ce pays d’Afrique de l’Est qui s’est hissé au même niveau que la Malaisie et le Portugal. Quid du Gabon ?

Dans ce pays, et particulièrement au ministère de la Communication, la situation que vivent bon nombre de ses fonctionnaires ne doit faire sourire personne. Bien au contraire. Il faut néanmoins souligner que, selon nos informations, Edgard Mboumbou Miyakou, le ministre en charge de ce département ministériel, aurait introduit ses propositions de nominations dans le circuit un certain 12 août 2021. Jusqu’à ce jour, aucune suite ou du moins dans le sens souhaité.

D’autant plus que certaines nominations questionnent sur le respect des critères administratifs exigés pour accéder à un type de poste donné. C’est le cas à l’Institut gabonais de l'Image et du Son (IGIS) où Serge Abessolo a été promu à la tête de cette structure en Conseil des ministres du 17 décembre 2021. Or, pour être nommé à cette fonction, le fonctionnaire doit appartenir au corps de la production audiovisuelle c'est-à-dire : être réalisateur ; ingénieur de son ou chef monteur. Etre de catégorie A hiérarchie A1, donc Inspecteur principal de production ou Inspecteur principal en chef. Or, Serge Abessolo, acteur de films et un comédien réputé, peut-il exercer les métiers cités plus haut comme la réalisation avec toute la technicité que cela implique, le montage ou la prise de vue ?

Henri Joseph Koumba et Imunga Ivanga, ancien DG de l'Igis sont pourtant-là des parfaits exemples de cadres qui avaient le profil de la fonction.

Comme si ce cas venait confirmer le désastre de la mise en valeur de la ressource humaine dans ce département ministériel, plusieurs fonctionnaires ont été réduits à s’asseoir à la maison pour y attendre leur retraite. Sans être exhaustif, on peut citer Maxime Poupy, Paul Romain Biyambou, Crépin Nganga, Brigitte Anguile Diop, Théophile Dzime- Ekang, Edwige Lydie Ignanga....Vont les suivre sous peu : Richard Eickath, Delphine Yari, Conforte Okenkali, Martine Pitty, Rosine Meloughe, Toussaint Obam Nang, Godel Inanga Yendiyik'a, Romuald Akomo Akala, Sylvain Abessolo, Jean Maurice Mboumba Ibinda, Marthe Body, Monique Oyane…

Malheureusement, au registre des situations dramatiques, plusieurs compatriotes sont décédés dans cette situation. C’est le cas de Jean de Dieu Ndong Owono, Amélie Blanche Mbougou, Béatrice Baoulé, Marie Colombe Ngondjou, Mathieu Koumba. Le tout, dans l'indifférence totale du système qu’ils servaient hier, parfois avec enthousiasme.

Doit-on continuer ainsi ? Tant une telle situation impacte négativement à vie plusieurs générations. La progéniture, qui voit à longueur de journée leur géniteur à la maison, se plaignant de sa situation d’inactivité tout en allant, chaque fin de mois, toucher son salaire, intégrera dans son subconscient cette réalité, et pensera à tort, qu’elle est normale. Or, le travail épanoui l’homme et favorise son évolution dans la société. C’est pourquoi, ici et là, émerge l’idée de créer une « association des fonctionnaires de l’Etat gabonais assis à la maison et payés chaque fin de mois ».

Quel pays !

Dess Bombe

Article du 22 février 2022 - 6:27pm
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