Opportunisme politique : La mairie de Libreville serait-elle l’office de l’emploi pour les transfuges politiques ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 21 déc 2021 / 0 commentaire(s)
Maire de Libreville, elle ne fait pas mieux que ses prédécesseurs.

 

Il y a deux semaines, des militants du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), dont Alexandre Barro Chambrier est le président, avaient fait une déclaration sur les antennes de la télévision nationale annonçant leur ralliement au Parti démocratique gabonais. Aujourd’hui, ces nouveaux militants du parti des masses sont « casés » à l’Hôtel de ville. Pourquoi alors avoir emprisonné Léandre Nzué ?

Toutes les stratégies sont bonnes en politique, surtout lorsque le but à atteindre est à portée de main. Depuis l’avènement de la démocratie dite multipartite, les partis politiques sont de véritables viviers pour les roublards et autres attentistes. Chaque approche d’élections constitue une période propice pour des déclarations de ralliement. Et comme par hasard, ces adhésions se font toujours au profit du même PDG.

A croire que la politique menée par le plus vieux parti du pays n’est reconnue qu’à la veille d’importants challenges. A quelques mois donc du scrutin présidentiel, comme c’est devenu la coutume, toutes les girouettes annoncent désormais, toutes sirènes hurlantes, leur ralliement au Parti démocratique gabonais, devenu, comme par enchantement la seule formation politique capable de sauver le Gabon. Roublardise quand tu nous tiens !

C’est à ce « rituel » que se sont livrés, avec un sérieux affiché lors de leur déclaration d’adhésion au PDG, les transfuges du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Rien de bien surprenant dans cette démarche, Le PDG n’est-il pas le seul parti disposant des offres d’emploi ? Et en cette période où les entreprises privées mettent la clé sous le paillasson à un rythme effrayant, une petite trahison pour un poste sûr n’est qu’un petit péché mignon. D’autant plus que ces embauches à la mairie n’exigent d’autres parchemins qu’une attestation d’aptitude à la traîtrise. Aujourd’hui, plusieurs de ces transfuges du RPM sont comblés. Ils viennent de prendre du service à l’Hôtel de ville, en guise de récompense. Pour les autres, ce n’est plus qu’une question de jours.

Alors que les citoyens de Libreville attendent la réalisation des promesses des campagnes électorales, où tous les candidats à la tête de la mairie, promettaient monts et merveilles aux électeurs, surtout de faire de la capitale gabonaise un cadre de vie sain, la municipalité ne tient plus lieu que d’un « office de l’emploi » pour des roublards, qui n’hésiteront pas de tourner la veste le jour du vote. Les Librevillois doivent continuer à subir les inondations, pour faute de curage de caniveaux et des montagnes d’immondices en guise de lots de consolation.

Quelqu’un avait chanté : « qui a trahi, trahira ». Car loin d’être des dupes, les populations, très largement au fait de ces manœuvres politiciennes, même, ceux qui bénéficient de la générosité du PDG, comme des prix de trahison, se rappelleront, dans les bureaux de vote, de leurs premiers amours.

Comme on le voit, l’ancien maire de Libreville, dans une vidéo devenue virale, ne disait-il pas de « recruter les Gabonais pour faire gagner le président Ali Bongo Ondimba en 2023 » ? Alors, entre le désormais ancien maire en prison et Christine Mba Ndutume, l’actuel édile de la capitale gabonaise, où est la différence ?

Vichanie MAMBOUNDOU

 

Article du 21 décembre 2021 - 8:19pm
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