Philippe Djoula : « Madeleine Berre et son directeur de Cabinet font dans la division »
Le secrétaire général de la Cosyga n’y va pas avec le dos de la cuillère, ni plus ni moins, il accuse le ministre de la Fonction publique et son directeur de cabinet d’actes déviants nuisibles au vivre-ensemble. Prise de parole d’un compatriote totalement désabusé par l’abus de pouvoir de cette dépositaire de l’autorité de l’Etat. Lecture !
Gabonclic.info : Depuis que vous êtes à la tête de la Cosyga, vous ne cessez de dénoncer l’absence de l’aide de l’Etat. Que se passe-t-il exactement au sujet de la subvention ?
Philippe Djoula : Je tiens d'abord à vous remercier pour l'intérêt que vous portez à notre Confédération syndicale, qui ne souhaite qu’à œuvrer pour le bien-être des travailleurs au Gabon. À chaud, je dirai qu'étant investi de la légitimité, je peux parler au nom de la Confédération syndicale Gabonaise (Cosyga). De prime abord, je voudrais dire que la subvention de l'État allouée aux confédérations les plus représentatives a fait l'objet d'un accord en mars 2007, sous la houlette de l'ancien ministre de la Fonction de publique, Madame Bitoughat, venant des secteurs de salariés.
Et là, nous avons mis en place une clé de répartition et tous les textes qui suivaient. A cette époque, il y avait une bonne gouvernance dans la gestion de la subvention de l'État. Depuis l'arrivée de Madeleine Berre au ministère du Travail, on observe des incongruités. Aujourd'hui, force est de constater la mauvaise répartition de cette subvention. On ne sait plus qui y a droit, on ne sait plus quelle clé de répartition est mise en place. Dysfonctionnements que la Cosyga trouve inacceptables. Il faut dire que la Cosyga ne fait pas de fixation particulière sur la subvention, car, depuis 2019, elle fonctionne sans cette aide, paie régulièrement ses permanents dans les neuf provinces et organise des séminaires sur fonds.
Gabonclic.info : Vous dites ne pas faire une fixation sur la subvention. Alors, que reprochez-vous concrètement au Ministre du Travail dans ce cas ?
Le problème est que nous ne comprenons pas pourquoi c'est le cabinet du ministre Madeleine Berre qui se charge désormais d'aller récupérer l'argent au Trésor public. Il le distribue, à notre avis à qui il veut alors qu'avant, les confédérations allaient elles-mêmes retirer leur dû. La Cosyga querelle la pratique actuelle, qui est en réalité un levier dont se servent les responsables de ce département ministériel pour mieux diviser. Et, à juste titre, la Cosyga s'estimant lésée, a fait une déclaration à ce propos. Pour nous, il s’agit d’un détournement. A votre avis, comment l'interpréteriez-vous ? Deux semaines après la tenue du congrès extraordinaire organisé par son secrétaire général sortant, Monsieur Martin Alini, conformément aux textes de la Cosyga, j'ai été élu Secrétaire général de la Cosyga.
Mais nous ne comprenons pas pourquoi on nous parle toujours de bicéphalisme. Que l'on me donne le nom d'un seul Syndicat au Gabon où l'on parle de bicéphalisme. Ont-ils un jugement dans lequel on parle de bicéphalisme ? Là encore, Madeleine Berre et son Directeur de Cabinet entretiennent l’esprit de division, malgré les décisions du tribunal qui a pourtant tranché cette affaire. Pour preuve, en 2019, ils ont divisé l'argent qui nous revenait en ce qui concerne le défilé de la fête du Travail. J'ai refusé une telle pratique devant tout le monde et je suis parti. À vrai dire, le ministère du Travail se retrouve en grande difficulté pour la simple raison que les inspecteurs préposés à régulariser cette situation sont actuellement à la maison.
Votre mot de la fin
Pour conclure, j'exhorte le cabinet du ministre à reconnaître ses torts vis-à-vis de la Confédération syndicale gabonaise, au lieu de se perdre dans l’exubérance et des accusations imaginaires qui n'honorent pas le gouvernement, dont on sait que certains ministres ne sont pas des modèles de gestion de la chose publique. C'est le cas de la subvention aujourd'hui. Je ne voudrais pas rentrer dans les détails, parce qu’au fur et à mesure, nous aurons beaucoup à dire dans ce débat. C'est donc par politesse et pas responsabilité que la Cosyga n'a pas encore porté plainte contre le gouvernement devant le conseil d'État. Mais une chose, déjà, est sûre, la Cosyga ne répondra plus aux appels du ministre du Travail, car elle est responsable de la division des travailleurs, en général, et de la Cosyga, en particulier.
Je vous remercie.
Propos recueillis par elzo Mvoula
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