Recrutement des enseignants au Gabon : Mouguiama Daouda obligé de donner raison aux syndicats !

Par Nicolas NDONG ESSONO / 15 fév 2022 / 0 commentaire(s)
choix de Daouda Mouguiama donnent raison aux syndicalistes.

Un bras de fer entre le ministère de l’Education nationale et plusieurs syndicats dudit secteur, notamment le SENA et la CONASYSED, est observé depuis plusieurs mois. Lequel a perturbé les cours dans les établissements publics (primaires et secondaires), tout au long du premier trimestre et même à la rentrée du deuxième. Cela en dépit de la trêve signée entre les deux parties pendant les vacances de Noël.

Dieu merci, aujourd’hui, les syndicats ont suspendu leur mouvement de grève suite à un accord avec le ministre, accord qui court jusqu’au mois de mars. Et si à cette échéance, rien n’est fait dans le sens de la satisfaction des principales revendications des syndicats, ces derniers reconduiront leur mouvement… Toute chose qu’il faut redouter, parce qu’elle est susceptible de compromettre la fin de l’année scolaire et, partant, la tenue des examens.

Il faut rappeler que parmi les problèmes posés par les syndicats, figurait la carence des enseignants dans plusieurs matières. Ce qui est en partie provoqué par la suspension, depuis plusieurs années, des concours d’entrée dans les Ecoles de formation des enseignants. D’où d’ailleurs leur appel maintes fois renouvelé à l’organisation d’un concours à l’Ecole normale supérieure (ENS), entre autres.

On se souvient de ce qu’à un moment donné du mouvement de grève des syndicats, au lieu de chercher à régler les problèmes posés par ces derniers, les autorités du ministère de l’Education nationale avaient plutôt voulu diaboliser les responsables syndicaux, les accusant même d’être manipulés par l’Opposition…

Mais voilà que depuis plusieurs jours, le ministère de l’Education nationale a publié un communiqué relatif au recrutement des enseignants, 704 au total, repartis dans toutes les provinces du pays. Soit 229 pour l’Estuaire, 96 pour le Haut-Ogooué, 17 dans le Moyen-Ogooué, 53 dans la Nyanga, 18 dans la Ngounié, 14 dans l’Ogooué-Ivindo, 37 dans l’Ogooué-Lolo, 183 dans l’Ogooué-Maritime, et 57 dans le Woleu-Ntem. Et les matières concernées sont : Français (138), Maths (325), Anglais (96), Education physique et sportive (145).

Finalement, cette initiative du ministère de l’Education nationale vient donner raison aux syndicats qui ont toujours décrié la carence d’enseignants. Et au regard de l’ampleur du manquement et surtout du fait qu’aucune province n’est épargnée, on peut imaginer le niveau des dégâts dans la formation de nos enfants apprenant dans les établissements publics. Ce qui prouve, s’il en valait encore la peine, que malheureusement, au Gabon l’école est à plusieurs vitesses.

Le gouvernement, à travers le ministère de l’Education nationale, vient d’apprendre, une fois de plus, qu’à beau faire la politique de l’autruche, la réalité finit toujours par nous rattraper. C’est encore plus grave lorsqu’il s’agit d’un secteur aussi sensible et important que celui qui forme l’élite de demain.

Vichanie Mamboundou

 

Article du 15 février 2022 - 9:57am
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