Rosario Bento Pais, Ambassadeur de l’Union européenne au Gabon : « Les représentations diplomatiques n’interviennent pas sur des enjeux de politique intérieure »

Par Nicolas NDONG ESSONO / 05 avr 2022 / 0 commentaire(s)
Randy Louba et L'ambassadeur de l'UE au Gabon.

Alors que le Gabon n’a pas soigné les plaies des violences postélectorales de la présidentielle de 2016, les tensions se superposent les unes sur les autres. Les exilés sont toujours considérés par Ali Bongo comme des persona non grata dans leur pays natal. Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, Charles Mba, Alfred Nguia Banda, Ludovic Ognagna, Alfred Mabika Mouyama… vivent toujours hors du Gabon malgré eux. Les prisonniers politiques et d’opinion s’entassent à Gros Bouquet où Bertrand Zibi Abeghe reste toujours incarcéré. Le régime s’en prend aussi désormais aux partenaires sociaux. Jean Rémy Yama en fait les frais, étouffé à la prison centrale de Libreville pour qu’on en entende plus la voix sur la place publique syndicale. Et les souffrances s’ajoutent aux souffrances. Disons-le tout net, le Gabon traverse des moments très inquiétants de sa jeune histoire. C’est dans ce contexte que, pour conjurer les violences génocidaires du Rwanda et la mise à mort de l’Etat façon Centrafrique, nous avons approché l’ambassadeur de l’Union européenne au Gabon. En début de semaine dernière, S.E. Rosario Bento Pais nous a reçus dans ses bureaux du Lotissement des Cocotiers Bas de Gué-Gué où elle peut contempler les plages du Lycée Léon Mba qui ne sont pas sans lui rappeler celles de l'Algarve de son Portugal natal. Au reste, cet entretien se déroule au moment où en Europe, oui en Europe - une zone qui se revendiquait, jusque-là, d’avoir tiré les leçons des Première et Deuxième guerres mondiales – a lieu une guerre entre la Russie et l’Ukraine aux conséquences déjà mondiales.

 

Gouverner c’est prévoir, dit-on prosaïquement. C’est pourquoi, il faut toujours chercher à régler le problème, aussi minime soit-il, dès qu’il survient. Nul ne comprend qu’avec moins de 2 millions d’habitants – le Portugal comptait 10,31 millions en 2020 – le Gabon soit incapable, avec Ali Bongo au pouvoir, d’être un Havre de sérénité et de paix. Signe des temps, le volet des atteintes aux Droits de l’homme débattu entre le gouvernement et la délégation de l’Union européenne ne trouve, à ce jour, aucune solution ou presque. Comme si tout le monde avait abdiqué, le suicide collectif ailleurs a toujours été, entre autres, la conséquence de la banalisation de la souffrance de la majorité silencieuse face à la minorité des jouisseurs au pouvoir. Allons-y dans l’interview ci-après parler de tout ça avec S.E. Rosario Bento Pais. Lecture !

 

Propos recueillis par Randy Louba

 

Gabonclic.info : Excellence Mme l’Ambassadeur de l’Union européenne au Gabon, Rosario Bento Pais, bonjour. C’est notre première rencontre cette année. C’est donc encore l’occasion de vous présenter nos vœux les meilleurs pour cette nouvelle année ainsi qu’à toute l’équipe de l’organisation que vous représentez dans ce pays. 2022 est devant nous. Quelles sont les actions prévues par l’Union européenne tout au long des 12 prochains mois ?

S.E. Rosario Bento Pais : Je vous remercie pour vos vœux et votre intérêt renouvelé pour l’UE. L’année 2022 est d’ores et déjà marquée par une nouvelle dynamique et un cadrage stratégique pour l’UE avec nos partenaires à l’échelle mondiale. La nouvelle stratégie mondiale de l’UE intitulée « Global Gateway » ou « Passerelle mondiale » vise à renforcer la cohérence de l’action de l’UE dans le monde en concentrant son action sur les enjeux de connectivité, entre les personnes, dans le virtuel, dans le domaine des infrastructures aussi.

La DUE au Gabon couvre également Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC, mais je me focaliserai ici sur le Gabon. C’est l’occasion pour moi d’informer les lecteurs de l’adoption du nouveau Programme Indicatif Multi-Annuel entre l’UE et le Gabon pour la période 2021-2027, qui bénéficiera des nouveaux instruments et mécanismes financiers dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’UE. Ce programme est axé sur les volets principaux : la transition verte, la croissance durable, les emplois verts et la gouvernance. Les douze prochains mois permettront de mettre en musique ces domaines prioritaires, en commençant par l’élaboration d’actions relatives à la gouvernance et à la croissance durable et emplois verts. Par ailleurs, les projets en cours depuis ma prise de fonction au Gabon restent d’actualité. Enfin, la dynamique de l’Equipe Europe permet désormais de rassembler sur des orientations prioritaires l’UE, ses Etats membres, ainsi que les banques de développement (comme la BEI) ou les organismes d’aide au développement dans le but de faire véritablement bouger les lignes sur les enjeux priorisés.

Par ailleurs, je saisis cette occasion pour évoquer le fait que nous célébrerons cette année les 30 ans de relations bilatérales entre l’UE et le Gabon, ainsi que les 30 ans d’existence d’ECOFAC, le programme-phare pour la protection des ressources naturelles dans la région d’Afrique centrale.

Etes-vous satisfaite du bilan de la coopération à ce jour entre l’UE et le Gabon ?

Comme vous le savez, la coopération entre l’UE et le Gabon connaît une nouvelle dynamique depuis la reprise du dialogue politique début 2021 conformément aux clauses de l’Accord de Cotonou qui régit les relations entre l’UE et le Gabon. Je ne peux que me réjouir de la reprise de ce partenariat entre égaux qui se veut dynamique et mutuellement bénéfique. Notre volonté commune est de renforcer la coopération dans un climat d’ouverture et de respect mutuel et nous nous y attelons dans le cadre du dialogue politique qui se poursuit et à travers lequel les dossiers en cours font l’objet d’un suivi continu avec le Gabon et les Etats membres de l’UE au Gabon. De nouvelles dispositions sont en cours avec le Gouvernement en vue d’optimiser le suivi des projets avec le Gabon. Par ailleurs, la prochaine session du dialogue politique prévue dans les prochaines semaines nous permettra de faire le point sur les avancées des dossiers clés identifiés avec le Gabon.

Madame l’Ambassadeur, pourriez-vous rappeler à nos lecteurs le périmètre et le champ d’intervention de l’Union européenne au Gabon ?

L’Union européenne est un partenaire multisectoriel qui appuie le Gabon de manière transversale sur différents secteurs d’activités déterminants pour l’atteinte des objectifs de développement durable tels que la lutte contre le réchauffement climatique, la protection de la biodiversité, gouvernance et démocratie, droits de l’homme, équité genre, autonomisation de la femme, renforcement de la société civile, sécurité maritime ; la diversification de l’économie : renforcement des systèmes d’éducation/formation professionnelle, création d’emplois verts dans les secteurs porteurs comme la foresterie, l’agriculture, la pêche ou l’éco-tourisme, développement d’une industrie culturelle et créative ; - transformation numérique : digitalisation et connectivité des infrastructures numériques et de transport ; le renforcement des systèmes de santé ; et enfin, au niveau régional, la promotion de la Paix et la sécurité, de l’intégration économique et protection des ressources naturelles en Afrique centrale.

Comme vous pouvez le constater, le périmètre d’action au Gabon est large et notre contribution financière à ce titre est estimée, pour les trois années à venir, à 11 millions d’euros au niveau bilatéral. Je dois souligner par ailleurs que ces financements sont des dons au pays, contrairement aux modes de financement classiques de prêts remboursables avec intérêt. A cela, s’ajoutent les programmes « équipe Europe », qui comportent des financements additionnels des Etats Membres, ainsi que les financements en cours au niveau de la sous-région Afrique dans le cadre du Programme indicatif régional du 11ème FED pour un montant total de 350 millions d’euros, et enfin des financements sur des programmes thématiques globaux. Par ailleurs, plusieurs projets importants de notre « bras financier », la Banque européenne d’Investissement (BEI), sont à l’étude, l’un concernant la création d’un centre de traitement et de valorisation des déchets à Libreville qui est dans sa phase finale d’étude de préfaisabilité, l’autre concernant la protection du littoral particulièrement menacé dans les années à venir à Libreville et Port-Gentil par les effets du réchauffement climatique et la montée du niveau de la mer. Ces projets pourront être financés par la BEI avec l’approvisionnement du Fonds européen pour le Développement durable (FEDD+), un nouveau fonds dans le cadre de l’Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI) pour la période 2021-2027.

En 2017, l’Union européenne a pris une résolution sur le Gabon, considérant que la présidentielle de 2016 était entachée d’irrégularités et que, de fait, cette élection n’a pu permettre le progrès démocratique et l’alternance au pouvoir. Depuis lors, quel bilan dressez-vous de votre partenariat avec le Gabon ?

Vous faites référence à la Résolution du Parlement européen du 14 septembre 2017 sur la situation au Gabon dans le contexte ayant suivi les élections de 2016. Cette résolution demandait un suivi attentif de l’évolution de la situation dans ce pays en s’appuyant sur tous les outils et instruments appropriés, ainsi que sur le dialogue politique intensifié, pour assurer le respect des éléments essentiels de l’accord de Cotonou. C’est cela à quoi nous nous sommes attelés lors du Dialogue Politique Intensifié de fin 2019 et des conclusions du groupe de suivi qui s’est réuni durant toute l’année 2020. Nous poursuivons aujourd’hui ce dialogue avec les autorités gabonaises et avons renforcé notre appui aux autorités gabonaises sur les enjeux de gouvernance, de promotion des droits de l’Homme, de transparence démocratique et de lutte contre la corruption notamment.

Depuis la reprise du dialogue intensifié avec le Gouvernement gabonais, l’UE s’intéresse de plus en plus et presque exclusivement à la question des droits de l’Homme. Quelles sont les avancées obtenues dans ce domaine au Gabon ?

Je ne suis pas d’accord avec l’affirmation que notre dialogue porterait presque exclusivement sur les droits de l’homme. Nous avons un dialogue en profondeur sur tous les sujets d’intérêt commun, notamment ceux que j’ai évoqués précédemment. Concernant les droits de l’homme, ils sont une préoccupation transversale au centre de toutes les actions de l’UE. On peut distinguer différents volets : la protection des droits de l’Homme de manière générale, la protection des droits de la femme (dimension genre), les droits de l’homme dans la sphère environnementale notamment. A ce titre, nous saluons les avancées dans les réformes législatives entreprises en 2021 par le Gabon en matière de protection des droits de la femme.

De manière générale, lors du dernier dialogue politique nous avons suivi le travail de la Commission ad hoc chargée de régler les cas de détentions irrégulières, excédant la durée légale de détention provisoire. Nous avons également mis en œuvre un projet pour la promotion des droits de l’Homme qui a permis, avec la participation du ministère de la Justice, de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et de la société civile, de travailler à l’élaboration d’un nouveau projet de loi sur la CNDH, dont nous espérons qu’il sera adopté prochainement par le Parlement Gabonais. Ces questions font l’objet d’un suivi attentif et nous espérons au cours de la prochaine session du dialogue politique poursuivre les échanges.

Pourquoi dans le dialogue intensifié UE-Gabon, les acteurs indépendants, notamment la société civile, sont exclus, alors même que ce sont eux qui documentent les violations des droits de l’homme et des libertés individuelles ?

De fait, l’Accord de Cotonou prévoit un dialogue politique régulier, et l’article 8 peut être évoqué pour la mise en place d’un Dialogue politique intensifié, comme cela a été le cas en 2019. Ce dialogue est un dialogue bilatéral entre l’UE et ses Etats membres d’une part, et les autorités nationales d’autre part. Il ne prévoit pas la participation de la société civile. Pour autant, la Délégation de l’Union européenne est en dialogue constant avec la société civile, qui est associée, au même titre que les autorités politiques, à la définition du programme multi-annuel de l’UE, et qui implique aussi l’appel à certaines ONG pour la mise en œuvre d’actions financées par l’UE, en partenariat avec le Gouvernement, et relatives aux droits de l’homme, à la promotion de l’égalité hommes/femmes, à la lutte contre les violences basées sur le genre, et bien d’autres (éducation, formation professionnelle et autonomisation des jeunes, protection de la biodiversité, transformation numérique, etc.).

A la fin du dialogue politique intensifié entre l’Union européenne et le Gabon en décembre 2019, les deux parties avaient convenu de se pencher sur les détentions irrégulières et des possibles réparations en faveur des victimes des violences post-électorales de 2016. Deux ans après, où en êtes-vous ?

J’ai déjà répondu à cette question. Concernant la réparation en faveur des victimes des violences post-électorales de 2016, le Gouvernement a indiqué qu’il se conformait au dépôt d’une plainte en droit.

L’Union européenne n’a-t-elle pas remplacé la Françafrique ou n’est-elle pas devenue un instrument de la Françafrique ? Vous vous souvenez que l’UE s’en est remise à la France pour régler, en définitive, le conflit postélectoral de 2016 ?

L’Union européenne est un partenaire important du Gabon, dans une relation entre égaux. Le dialogue politique avec les autorités gabonaises est annuel, mais les échanges sont en réalité constants. Le Gabon est un partenaire important pour l’UE, notamment au niveau multilatéral sur les enjeux environnementaux et climatiques. Le renforcement de l’Etat de droit et l’appui à la bonne gouvernance sont, comme je l’ai indiqué précédemment, des axes majeurs de notre relation avec les autorités gabonaises.

Jean Ping, probable réel vainqueur de la présidentielle de 2016, est toujours assigné à résidence ; l’opposition n’a toujours pas accès aux médias publics, les prisonniers en détention préventive toujours nombreux… avez-vous le sentiment que le plaidoyer de l’UE est entendu ?

J’ai largement répondu à ces questions dans les échanges précédents. L’Union européenne qui, à la demande des autorités gabonaises, a repris un dialogue politique et relancé une relation dynamique avec le Gabon, souhaite aller de l’avant et continue à promouvoir ses valeurs de promotion des droits de l’homme, de bonne gouvernance et de démocratie partout dans le monde. Au Gabon comme partout ailleurs, ces valeurs ont tout leur sens et restent au centre de notre programme de coopération avec le Gabon dans le respect de sa souveraineté.

Le Gabon prépare des élections générales en 2023, l’insécurité est un sujet de préoccupation pour l’UE et pour les Gabonais. L’UE compte-t-elle accompagner le Gabon lors de ces échéances électorales ?

La Délégation de l’UE est actuellement en discussion avec les autorités gabonaises pour examiner quels types d’appui en termes de sensibilisation au processus électoral, de renforcement de capacités ou de soutien à la participation des femmes à la vie politique pourraient être apportés par l’UE.

Pour éviter la survenue de coups d’Etat comme au Mali ou en Guinée Conakry, ne pensez-vous pas qu’un dialogue élargi entre le président de la République et les Gabonais apaiserait les tensions latentes ?

Comme vous le savez, les représentations diplomatiques n’interviennent pas sur des enjeux de politique intérieure ; il ne m’appartient donc pas de répondre à cette question.

L’UE aide plusieurs secteurs d’activité au Gabon. Celui de la presse privée, réuni en association, peut-il s’attendre à un accompagnement de votre part pour faire vivre la pluralité des opinions ?

La presse est un partenaire important de l’UE et nous entretenons avec elle de bonnes relations. Lors de la dernière élection présidentielle, l’UE avait financé un atelier pour former des journalistes à la couverture médiatique en temps de campagne présidentielle. Cet exercice avait par ailleurs donné lieu à la publication d’un journal durant cette période ayant pour objectif d’informer le grand public sur les statistiques de couverture médiatique tout au long de la campagne. Ce type d’appui pourrait être utile et réitéré au temps opportun et/ou tout autre appui contribuant à la professionnalisation des journalistes au Gabon et pour la couverture médiatique des priorités thématiques retenues par l’UE et le Gabon dans le cadre du renforcement du partenariat Afrique-Europe. A titre d’exemple, une formation destinée aux journalistes est prévue dans le cadre de la commémoration du programme environnemental ECOFAC qui aura 30 ans cette année.

Par ailleurs, l’UE offre des possibilités aux journalistes locaux de participer en ligne à des points de presse pour la couverture des événements internationaux comme cela a été le cas lors du Sommet UA-UE.

Le 14 décembre 2021, le Parlement européen donnait son feu vert pour la mise en œuvre du nouveau protocole à l’Accord de partenariat de pêche durable (APPD), signé entre le Gabon et l’Union européenne le 10 février 2021, d’une durée de cinq ans et chiffré approximativement à 17 milliards de FCFA. Auriez-vous la possibilité de contrôler la bonne utilisation de ces fonds par le Gabon ?

Outre les mécanismes de suivi et d’évaluation interne existant prévus dans le fonctionnement usuel de l’UE, une cellule de suivi de la mise en œuvre des projets a été créée sous l’autorité de la Primature. La bonne utilisation des fonds par le Gabon est une préoccupation partagée par les deux parties dans le cadre du protocole de pêche. L’organe de décision et de contrôle de l’accord est la « Commission mixte », coprésidée par les parties européenne et gabonaise, qui se réunit au minimum une fois par an, afin de valider la bonne gestion des licences de pêches et des activités de pêche, ainsi que la bonne utilisation des fonds alloués dans le cadre de « l’Appui sectoriel ». A la fin de chaque année de protocole, les autorités gabonaises remettent un rapport de mise en œuvre des projets, basé sur le niveau de réalisation des objectifs et le taux d’exécution atteint. La Commission mixte vérifie la cohérence des actions menées avec la programmation et les objectifs à partir de ce rapport, mais également sur la base du suivi technique effectué tout au long de l’année par les équipes européennes. Si le taux de réalisation des objectifs est atteint, la Commission mixte décide de débloquer la tranche suivante d’appui. Des mécanismes sont prévus par le protocole pour faire face à des imprévus éventuels et, à la fin du protocole, une évaluation de l’utilisation des fonds alloués dans le cadre de l’accord est également effectuée par des experts mandatés par l’Union européenne.

Excellence Madame l’ambassadeur, notre entretien tire à sa fin, auriez-vous un message particulier ?

Je tiens surtout à réitérer les remerciements de l’UE à Gabonclic.info pour son intérêt et son suivi de notre action au Gabon.

Article du 5 avril 2022 - 12:02pm
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