Sanctions de la CEDEAO sur le Mali : Malgré des sanctions mortifères les militaires voudraient aller jusqu’au bout !

Par Nicolas NDONG ESSONO / 13 fév 2022 / 0 commentaire(s)
les militaires voudraient aller jusqu’au bout

La junte militaire au pouvoir à Bamako a-t-elle encore le choix depoursuivre ou non son programme de sécurisation du pays ? De laréponse à cette question dépendra la suite des évènements.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) etl’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) ont imposé des sanctions contre le Mali pour amener les militaires au pouvoir à revoir le calendrier de la transition en cours dans le pays. Alors même que les nouvelles autorités maliennes ont justifié l’actuel calendrier de cinqans de transition à cause d’une insécurité qui a cours sur toute l’étendue du territoire malien. En effet, contrairement à la rébellion qui occupait les zones nord du pays,et qui avait vu l’intervention del’armée française en 2013, depuis plus de huit ans, le centre et le sud-est du pays sont aujourd’hui sous la menace de djihadistes. Etc’est fort de ces contingences que les militaires au pouvoir, ont décidé d'organiser des élections que si le pays est totalement sécurisé. Les chefs d’Etat de la CEDEAO ne l’entendent pas de cetteoreille : le calendrier initialement fixé au 27 février 2022 doit être respecté.

Les effets néfastes des sanctions de la CEDEAO pourraient plomber certains secteurs clés du Mali, principalement le transport des marchandises et le commerce transfrontalier. Mais les effets se font sentir moins dans le quotidien des populations. Et cela pour la simple raison que la population malienne, estimée à plus de 20 millionsd’habitants, est principalement paysanne. Les zones rurales, surtout celles proches des frontières, ont toujours des entrées dans les pays limitrophes. Aussi, le Sénégal, dont le port de Dakar est laprincipale porte d’entrée des marchandises du Mali, ne peut hermétiquement fermer sa frontière. Et pour cause : les populations des deux pays sont trop liées par la géographie et l’histoire. Idem pour la Côte d’Ivoire, d’où provient plus de la moitié des transactions commerciales avec le Mali.

En dehors de ces réalités, la population meurtrie par une insécurité de plus de dix ans n’a d’autre choix que de se résoudre à subir ces sanctions que d’être continuellement sous le joug d’une barbarie sans nom.

Sous les contraintes financières, le gouvernement de transition jugeant ces sanctions inopportunes, a tout de même invité à l’Union monétaire ouest-africaine à lever les sanctions et à se conformer aux règles communautaires dans l’esprit de justice, d’équité et desolidarité.

Harun Fane (l’un de nos correspondants au Mali)

 

 

 

Article du 13 février 2022 - 8:04am
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