Sénégal : Pas de troisième mandat pour Macky Sall

Par Brandy MAMBOUNDOU / 10 aoû 2022 / 0 commentaire(s)
Macky Sall a longuement caressé l’idée d’un troisième mandat et il ne s’en était jamais caché.

Les législatives du 31 juillet dernier au Sénégal ont définitivement douché l’intention du successeur d’Abdoulaye Wade de tenter une modification de la Constitution pour se donner une chance de solliciter un troisième mandat.

La tentation était grande pour Macky Sall de procéder à une révision constitutionnelle qui lui permettrait de se représenter à un troisième mandat à la tête du Sénégal. Imitant en cela plusieurs chefs d’Etat de la sous-région d’Afrique de l’Ouest, à l’instar de l’ex-président guinéen Alpha Condé, le président ivoirien Alassane Ouattara, sans oublier des précédents avec Mamadou Tandja au Niger, Blaise Compaoré au Burkina Faso, qui n’ont pas connu des fins heureuses, à cause de leur entêtement à croire qu’ils étaient les seuls à pouvoir diriger leurs pays respectifs.

Macky Sall a longuement caressé l’idée d’un troisième mandat et il ne s’en était jamais caché, même s’il a été un des plus virulents chefs d’Etat, avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, à critiquer les recours aux modifications constitutionnelles qui permettaient à ses pairs de briguer un troisième mandat. En mars dernier, il laissait déjà entendre : « Je répondrai à cette question (sur un éventuel 3ème mandat, Ndlr) après les législatives. Il sera alors temps de fixer le cap pour 2024 », faisant ainsi allusion à un éventuel succès de son camp politique aux législatives qui lui ouvrirait un boulevard pour le mandat tant convoité.

Aujourd’hui, avec la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, après les législatives du 31 juillet dernier, il n’est plus aisé pour Macky Sall de prétendre à un 3ème mandat, malgré ses performances exceptionnelles à la tête du Sénégal (lire par ailleurs). A moins de tenter le diable.

La visite de Macky Sall à Libreville ne serait-elle pas aussi une consultation du chef de l’Etat gabonais pour des stratégies de passage ? D’autant plus que, selon des indiscrétions, Ali Bongo serait un professionnel « des pirouettes » pour se maintenir au pouvoir. Mais les Sénégalais ce ne sont pas les Gabonais. Il ne sera donc point loisible à Macky Sall de marcher sur des cadavres et essuyer le sang de ses concitoyens sur le tapis rouge pour rester sur le fauteuil présidentiel. Les déboires récents de son frère gambien Yaya Jameh et son voisin guinéen Alpha Condé sont encore frais dans les mémoires.

Brandy Mamboundou

Article du 10 août 2022 - 9:35am
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