Tchad, Mali, Guinée-Conakry, Burkina-Faso… Les militaires sur les sentiers du dialogue
Pendant qu’au Gabon le pouvoir civil se montre insensible et indifférent aux échanges avec ses contradicteurs…
Certes, ils ne le font pas tous, de N’Djamena à Ouagadougou, en passant par Bamako et Conakry, pour les mêmes causes. Mais les effets, partout, ont été tels que face à la paix qui se trouvait compromise ou malmené ici et là, il a bien fallu penser à se mettre autour des tables, et même sous des tentes pour commencer à rapprocher les points de vue sur la meilleure manière de gérer le pays pour le profit, au moins du plus grand nombre.
Il faut néanmoins souligner que feu le président Ibrahim Boubacar Kéita avait trop traîné les pieds, fort des élections taillées à sa mesure qu’il venait de remporter, à se reconnecter avec ses opposants. Pourtant on y avait longuement parlé de « Conférence d’entente nationale » ou « D’assises nationales de la refondation »…
« dialogue politique et social »
Pareillement et bien qu’il ne se soit ouvert qu’après le forcing de son mandat de trop, le Dr Alpha Condé, avait osé, un peu tard, un « dialogue politique et social » finalement dédaigné par la classe politique qui ne voulait que son dégagement après la consommation de ses deux mandats réglementaires.
Au Tchad, dans notre région d’Afrique centrale, c’est parce qu’il s’opposait à dialoguer par le verbe avec ses opposants, dont certains armés jusqu’aux dents, qu’il est allé à leur rencontre l’arme au poing, pour connaître l’issue fatale que tout le monde sait.
Et pourtant, son fils plus jeune et très en capacité de… courir et de sauter, et dont les envies de durer au pouvoir pourraient se comprendre, sans s’excuser, ne cherche aujourd’hui, qu’à prendre contact pour dialoguer avec « des activistes de la diaspora, des exilés politiques et des cadres des principaux mouvements armés » qui en avaient fini avec son père Idriss Déby-Itno.
Pour arriver aux résultats escomptés, la junte au pouvoir à Ndjaména a bien voulu accepter l’implication, même du lointain voisin. Le Togolais Kag Sénoussi qui dirige l’ « Initiative panafricaine pour le Dialogue, la paix et le développement au Tchad », ayant été mis à contribution.
Forcer l’apaisement total dans notre pays
C’est justement du Togo que nous revient en mémoire, cette citation très à propos avec l’objet de notre réflexion, qu’est la nécessité de cultiver, voire de forcer l’apaisement total dans notre pays.
Feu le président togolais Gnassingbé Eyadéma venu à la rescousse de la Côte d’Ivoire en proie à une-quasi guerre civile à l’époque, avait déclaré ceci à son arrivée à Yamoussoukro : « c’est celui qui est à côté du WC qui en sent l’odeur ».
Les Gabonais, quand les choses n’iront probablement plus par la faute de ceux qui s’entêtent à ne pas dialoguer, seront alors, non pas dans le voisinage des excréments, mais bien dedans, dans les toilettes…
Les paisibles populations gabonaises, bien qu’abandonnées à elles-mêmes pour l’essentiel ne veulent pas se résoudre à vivre dans cet environnement nauséeux. Pour le confort sectaire de quelques-uns ?
D’où nos invites renouvelées à prendre le grand Boulevard du Dialogue qui s’offre encore à nous. Plutôt que les sentiers étriqués et incertains des jouissances précaires et futiles de ce monde passager.
A l’évidence, les « bons entendeurs » continuent à faire la sourde oreille. Avec un nouveau gouvernement qui n’a pas pris en compte le département de la « Réconciliation nationale et de la Réparation », appelé des vœux de beaucoup de nos compatriotes. Et l’usage qu’on fait déjà du Haut-Commissariat de la République, avec l’adjonction d’anciens prestataires violents… et l’injonction qui est lui est donnée de prêter serment pour ne jamais parler « de secrets » dont ses membres auront eu connaissance.
Elzo Mvoula
Nombre de Commentaires (0)
Faites un commentaire !