Trois questions à l’honorable Lionel Engonga, député de la Transition : « J’appelle tout le peuple gabonais à voter Oui »

Par Brandy MAMBOUNDOU / 12 nov 2024 / 0 commentaire(s)

 

C’est la substance de l’entretien que l’honorable Lionel Engonga a bien voulu accorder à notre rédaction, en marge de la campagne référendaire lancée depuis le 7 novembre et qui devrait aboutir au scrutin du référendum, le 16 novembre courant.

Gabonclic.info : La campagne sur le référendum a débuté depuis une semaine. Certains militent pour le « Oui » et d’autres pour le « Non ». Que dit Lionel Engonga ?

Lionel Engoga : Je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de livrer ma position quant au référendum qui se tiendra d’ici peu. À chaud, je dirais que depuis le 30 août 2023, nous traversons un moment historique dans notre pays. Le 16 novembre prochain, après le dialogue national inclusif précédé par l’appel à contribution, je pourrais dire qu’une autre séquence de cette épopée nous attend. Chaque Gabonais doit poursuivre la marche qui a débuté en août 2023 en se levant et en se rendant dans les bureaux de vote pour faire le choix du retour à l’ordre constitutionnel, le choix de notre destin, le choix d’un lendemain meilleur. Et ce choix se matérialisera en votant « oui » au projet de constitution.

Lors du vote à l’Assemblée nationale, vous avez voté contre le projet de loi. Et aujourd’hui, vous dites « Oui », pourquoi ce changement ?

Il n’y a pas de changement. J’ai toujours été un homme concret. À l’Assemblée nationale, j’ai voté contre le rapport du projet constitutionnel pour deux principales raisons. La première concernait la procédure ayant conduit à l’adoption du rapport constitutionnel. En effet, durant les 10 jours de travaux, les débats étaient vraiment houleux à l’hémicycle. Mais on pouvait constater que les amendements de certains membres de l’Assemblée constituante, notamment ceux issus de l’ancien régime, passaient comme une lettre à la poste. Pire, à la veille de l’adoption du rapport, c’est-à-dire dans la nuit du samedi 21 septembre, nous étions tous en attente que le bureau de l’Assemblée constituante puisse nous transmettre le rapport avant l’adoption finale. Mais, grande fut ma déception quand le bureau a annoncé que le rapport ne pouvait pas être disponible, suivi d’une explication qui ne tenait pas la route. La séance avait donc été renvoyée au dimanche matin en nous promettant que nous aurions le rapport avant son adoption et la cérémonie de clôture. Mais ce jour-là, nous n’avons pas eu le rapport comme promis par le bureau.  Ce n’est que trois semaines plus tard que l’information à été publiée, nous annonçant que le rapport était désormais disponible. C’est ainsi que j’ai pu entrer en possession du mien.

L’autre point qui m’a conduit à rejeter le rapport du projet était le rejet systématique de mes amendements. J’étais contre l’ancien article 53 qui disposait que, pour être éligible à la présidentielle, il fallait être né Gabonais de père et de mère Gabonais, eux-mêmes nés Gabonais. Cette disposition discriminatoire était contraire à l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et elle divisait également les Gabonais.

J’ai également proposé un amendement pour le retrait de l’article qui prévoyait que le titre foncier était attaquable en justice. Cet article était contraire au principe de l’intangibilité du titre foncier. Dans toutes les facultés de droit, on enseigne que le titre foncier est inattaquable, imprescriptible et irrévocable. Si cette disposition avait prospéré, notre pays aurait vécu une insécurité juridique en matière foncière. J’avais également abordé la question de l’indépendance de la justice.

Aujourd’hui, après avoir passé au peigne fin le projet de constitution soumis au référendum, nonobstant quelques zones d’ombre, je peux affirmer que le projet est acceptable dans l’ensemble. Mieux, il tient désormais compte de plusieurs de mes amendements rejetés pendant les travaux de la constituante. Aussi, il faut également rappeler que je suis militant de l’Union nationale et lors de notre Conseil national, le parti a décidé de voter pour le « Oui » je m’aligne comme tous les militants derrière la position de mon parti.

Je peux donc me réjouir de voter en faveur de ce projet. J’appelle le peuple gabonais à voter « oui » massivement le 16 novembre prochain.

Votre mot de la fin ?

Pour terminer, je dirais que je vote « oui » pour l’article 9 qui parle des valeurs du citoyen. Je vote « oui » pour l’article 42 qui met fin aux mandats ad vitam æternam. Je vote « oui » pour l’article 43 qui empêche le fils de succéder à son père à la fonction présidentielle. Je vote « oui » pour l’article 90 qui rend le parlementaire indépendant vis-à-vis de son parti politique. Je vote « oui » pour l’article 12 qui consacre les droits humains, je vote « oui » pour l’ensemble des 173 articles qui posent les jalons d’une nouvelle république digne d’envie. Je vous remercie.

Des propos recueillis par Vichanie Mamboundou

 

Article du 12 novembre 2024 - 2:39pm
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