Trois questions à Mme Nadia Christelle Koye, Vice-présidente du Centre Gabonais des Elections (CGE) : « Je pense que la Cour Constitutionnelle exerce ses prérogatives et anticipe ainsi sur le contentieux »
Afin d’éviter que les Gabonais n’attendent les lendemains du vote pour faire porter le bonnet d’âne à la Haute juridiction, entre autres, cette « surveillante » de l’Opposition au sein de cette structure invite les membres de son bord politique à s’approprier tous les mécanismes du processus électoral pour éviter de commettre les mêmes erreurs. À la responsabilité collective doit se conjuguer l’implication individuelle du citoyen électeur. Lecture !
Gabonclic.info : Le mardi dernier, vous étiez devant les membres de la plateforme PG41. Pourquoi une telle démarche ?
Nadia Christelle Koye : Merci de me donner l’opportunité de m’exprimer dans vos colonnes. Il conviendrait de rappeler à toutes fins utiles qu’au terme de la procédure de renouvellement du CGE, j’ai été désignée comme Vice-présidente représentant l’opposition. À ce titre je suis le mandataire de l’opposition au sein de cette institution en charge de l’organisation des élections. Comme vous le savez notre pays organisera très prochainement des élections générales. Dans cette perspective, la PG41 a souhaité me rencontrer pour discuter des questions électorales, notamment la question cruciale de la représentativité de l’opposition au sein de l’assemblée plénière du CGE, et des commissions électorales locales, le calendrier électoral, etc.
J’ai également rencontré, au courant de la même semaine, des figures emblématiques de l’opposition Alexandre Barro Chambrier, Pierre Claver Maganga Moussavou, Gérard Ella Nguema. Ces rencontres se poursuivront avec d’autres leaders de l’opposition.
S’agissant des préparatifs des prochaines élections, comment avez-vous apprécié la campagne de sensibilisation menée sur le processus électoral par la Cour Constitutionnelle ?
L’organisation des élections politiques est encadrée par la loi n016/96 portant dispositions communes à toutes les élections politiques. Toutes les étapes intervenant dans le processus électoral découlent de cette loi. Il est donc impérieux que tous les acteurs intervenant dans le processus électoral, notamment l’administration, les partis politiques et les électeurs maîtrisent les dispositions légales en la matière. Je pense que la Cour Constitutionnelle exerce ses prérogatives et anticipe ainsi sur le contentieux qui pourrait naître de l’inobservation des dispositions de la loi électorale. C’est d’ailleurs suite aux interpellations permanentes de la Haute juridiction sur la nécessité de la formation des commissaires électoraux pour une meilleure administration du processus électoral, que s’inscrit notre démarche.
En tant que représentant de l’Opposition au CGE, quel est le chronogramme de votre action avant, pendant et après les prochains scrutins ?
Nous avons l’ambition d’organiser des élections transparentes afin de rompre avec le cycle des tensions post-électorales. Nous croyons que cela est possible. Pour y parvenir, nous devons nous rassurer que nos représentants au sein des commissions électorales, et même dans les bureaux de vote, soient désignés selon les critères légaux d’intérêt à agir, et nous veillerons à sauvegarder les intérêts de l’opposition.
En conséquence, nous mettrons l’accent sur la formation de nos commissaires électoraux et sur un dialogue inclusif et permanent avec les acteurs politiques de l’opposition.
Des propos recueillis Par Vichanie Mamboundou
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