Après une conférence de presse animée à leur siège d’Awendjé, les responsables de la centrale syndicale avait appelé ses adhérents à rejeter le projet de constitution qui sera proposé en référendum, le 16 novembre prochain. En dehors de cet appel, le président intérimaire Roger Ondo Abessolo a accepté de répondre à nos questions au cours d’un bref entretien.

Gabonclic.info : Il y a quelques jours, Dynamique Unitaire a invité le peuple à rejeter le projet de loi lors du scrutin. Pourquoi ce choix ?

Roger Ondo Abessolo : Je tiens à vous remercier pour l’opportunité qui m’est offerte afin d’expliquer le choix du « Non » au projet de constitution qui nous est soumis. En effet, notre position est parfaitement en phase avec les aspirations du peuple luttant pour un Gabon démocratique, un Gabon où seule la violation d’une loi peut vous conduire en prison ou devant un juge. Nous rêvons d'un Gabon où tous les citoyens sont égaux devant la loi. Et tout ceci n’est possible que si les trois pouvoirs, piliers de toute démocratie, se neutralisent mutuellement. Malheureusement, ce n’est pas le cas avec ce projet de constitution. Au lieu de renforcer des institutions solides, le projet de constitution vide les pouvoirs législatif et judiciaire de leur force. Le non s’impose donc dès cet instant.

Pour certains observateurs et même au sein de la société civile, on vous reproche d’être allés un peu trop loin. Que répondez-vous à ceux-là ? 

Nous reprocher d’aller trop vite ! Nous n’attendions aucune instruction de qui que ce soit. Chaque membre a pris la peine de lire cette constitution, puis le bureau confédéral s’est réuni pour discuter des avis des uns et des autres. À l’issue de cette consultation, le « non » s’est dégagé à l’unanimité. Conformément à nos statuts, nous avons convoqué une réunion du conseil confédéral, instance habilitée à se prononcer sur les conclusions du bureau confédéral. De cette réunion, le « non » fut une fois de plus plébiscité.

Votre mot de la fin ? 

Je voudrais dire que nous sommes en « démocratie ». C’est à ce titre que nous avons, en notre âme et conscience, donné notre position en fonction de notre vision pour notre pays. Je vous remercie.

Des propos recueillis par Vichanie Mamboundou