Vol Paris-Libreville par Air France : les Gabonais nostalgiques d’Air Gabon

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 nov 2022 / 0 commentaire(s)
Une vue d'un panneau d'orientation du "Salon Air France" à Paris.

Dimanche dernier, comme les autres jours, dans un sens ou dans un autre, ils sont des centaines à regagner, depuis la métropole, leur pays en empruntant la compagnie aérienne du pays de Charles De Gaulle. Récit du voyage chargé d’émerveillements et de mélancolie d’un couple témoin du Gabon d’hier et d’aujourd’hui. 

Ce 30 octobre 2022, il est 6h 30mn lorsqu’Etienne Bibalou Ba Kassa (nom déformé) et son épouse arrivent au terminal 2E de Roissy Charles De Gaulle. A cette heure, ce lieu est déjà très animé. Entre les passagers qui débarquent par milliers et ceux qui s’affairent à remplir les formalités d’enregistrement, de police et de sûreté, il faut jouer les coudes pour se frayer un chemin. 

Ici, telle une société qui a fait de l’ordre son sherpa, chacun est à sa place et le respect des procédures est la règle. Difficile ou presque impossible, comme c’est le cas souvent au Gabon, de voir qu’une personnalité ou un autre membre de la nomenclatura, sans respect de la bienséance, en vienne à traverser la file des passagers pour se faire enregistrer avant tous ceux qui étaient déjà là. « Le respect des procédures et de l’ordre, croit savoir Mme EBBK, rend la société qui l’applique dynamique. C’est loin d’être un hasard si en 2022, la France est la 7e puissance économique mondiale selon le Fonds monétaire international et la 3e puissance économique en Europe derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni ».

Pour arriver à un tel niveau, la société dans son ensemble s’est approprié les valeurs permettant une telle harmonie. A Air France, le personnel a la conscience professionnelle chevillée au corps. Tant et si bien qu’à l’enregistrement, même s’il a dû attendre quelques minutes, au regard de l’affluence de cette heure-là, le couple a rempli cette formalité dans une ambiance bon enfant.

Après cette étape, les deux passagers s’aligneront, comme les autres, dans une file pour les formalités de police. Surprise, un « prétendu » diplomate va griller la politesse à tout le monde en contournant la file d’attente. Réaction de l’un des passagers : « le passeport diplomatique de ce monsieur lui donne le droit de passer par le VIP, mais pas celui de mépriser la préséance par rapport à ceux qui sont venus avant lui ». Plus loin, ce diplomate « trop pressé » sera vu dans le vol AF 926 Paris-Libreville. Mais bon passons !

Amené à se rendre au « Salon Air France » du Terminal 2E Hall L, le couple découvre un personnel dédié à mettre les passagers qui y ont accès aux petits soins. Ici, travailler, se reposer, se restaurer, prendre sa douche, s’adonner aux joies du sauna…rendent le voyage agréable. Après quelques heures dans ce lieu où l’expression « le client est roi » prend tout son sens, les deux conjoints doivent se préparer à s’embarquer, Porte L44.

Réglée comme une horloge, 11h40 mn, l’heure de l’embarquement avait sonné. En file indienne, de façon tout à fait ordonnée, les passagers, les uns après les autres, empruntent les passerelles pour s’engouffrer dans l’appareil dédié ce jour-là pour ce vol. Naturellement accueillant, sourire aux lèvres, chaleureux, rassurant, le personnel navigant oriente chaque passager vers son siège. Quelques minutes plus tard, tout le monde est assis dans cet avion impeccablement nettoyé jusqu’au moindre détail. Le respect de la conscience professionnelle est à tous les niveaux.

Une fois le plein de kérosène fait, les portes fermées, le commandant de bord, d’une voix rassurante et de l’assurance de la maîtrise parfaite de « sa belle bête », annonce le départ à 12h35 mn pour Libreville « où nous arriverons à 19h40 mn ». Mais, en réalité, avec des vents favorables, l’oiseau a atterri finalement à 19h20 mn.

Aussi, plus de six heures durant, les passagers du vol 0926 Paris-Libreville ont eu droit à toutes les attentions du personnel navigant. Répondant à toutes les sollicitations, il était au four et au moulin. Toutefois, côté divertissement, si les Occidentaux peuvent trouver leur compte, les Africains en général et les Gabonais en particulier sont loin de « se retrouver ». Pas de Vickyss Ekondo, ni d’Akendegue dans les playlists de la musique, rien des films gabonais, pas même le film Obali parmi ceux proposés. Le couple ne boude pas son plaisir de découvrir les cultures d’ailleurs, mais il souffre de ne pas voir les films et la musique gabonaise dans cette short list.

Dans tous les cas, une fois posé, l’avion s’immobilise et s’arrime à l’unique passerelle de l’aéroport Léon Mba. A la sortie, le personnel au sol Air France accueille les passagers avec le sourire avant de passer au contrôle de police. Là, au fil des années, les agents savent désormais accueillir les arrivants. Un bonjour « respectueux », et un « aurevoir » dans le même registre accompagnent la remise et la restitution du passeport au passager.

Problème, l’attente des bagages est la teigne du processus des voyages entre l’extérieur et le Gabon. Désormais exigu, cet endroit est à refaire complètement et à agrandir. Un reproche qui fait écho à la mélancolie des Gabonais qui pleurent toujours « Air Gabon » disparu dans les méandres de la mauvaise gouvernance du Gabon depuis des années. Et pourtant, autrefois, les Gabonais étaient fiers du « Perroquet vert » ! Mais, à l’image de tout le pays, tout ou presque sombre.

A tout le moins, une leçon perle : si la France est une puissance, parce qu’elle est démocratique et travailleuse, en cultivant les mêmes valeurs, le Gabon peut atteindre l’idéal de progrès dont on parle ici tous les jours. C’est à ce prix que le pays retrouvera son lustre d’antan avec une grande compagnie aérienne « Air Gabon ».

Vichanie Mamboundou

Article du 1 novembre 2022 - 11:46am
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