Volée de bois vert contre Jean-Pierre Oyiba : « Ne le laissez pas parler ! »

Par Brandy MAMBOUNDOU / 29 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Jean Pierre Oyiba, député du 1er arrondissement de Franceville.

En réaction aux propos tenus par Pierre Maganga Moussavou contre les Altogovéens, le député du 1er arrondissement de Franceville a publié une tribune libre le jeudi dernier chez notre confrère Gabonmediatime. Depuis lors, la toile s’enflamme. Pas que… 

Pourquoi voudrait-on faire taire Jean-Pierre Oyiba ? Le député du 1er arrondissement de Franceville n’a-t-il plus le droit de s’exprimer sur un sujet qui le touche de très près ? Qui a donc peur de la liberté de parole de l’honorable Oyiba ? La réponse à toutes ces questions pourrait peut-être éclairer le commun des Gabonais.

Quand Pierre Claver Maganga Moussavou peut se donner la liberté de pointer du doigt les Altogovéens, il devrait aussi s’attendre à des répliques, ce qui est dans l’ordre normal des choses. C’est loin d’être l’avis de « certains journalistes invisibles » (Dixit Raymond Ndong Sima), pourtant proches du pouvoir du Bord de mer, qui estiment que la sortie de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo n’est ni plus ni moins qu’une manière pour lui de rejoindre l’opposition. Sinon, sa prise de position contre les accusations de PCMM ne s’explique nullement.

Si certains députés peuvent se permettre de porter des réserves sur les déclarations de l’ancien ministre des Travaux publics, c’est de bonne guerre. D’autant plus que la prise de parole d’un député du PDG est forcément une occasion pour son collègue de l’opposition de l’envoyer au pilori. Les répliques du député de l’opposition ne doivent pas être vues comme une riposte à la faveur du pouvoir en place. Bien au contraire, son collègue voudrait le prendre au mot pour mieux relever les insuffisances du bord politique auquel Jean-Pierre Oyiba appartient. Mais au palais du Bord de mer, ils ne connaissent pas les subtilités de cette rhétorique. Pour eux, il faut, même inintelligemment, toujours faire feu de tout bois.

En réponse au président du Parti social-démocrate, Jean-Pierre Oyiba aurait proféré une grossièreté en dénonçant : « La situation est plutôt imputable à tout un système que chacun de -haut jusqu’en bas a contribué à installer et à renforcer ». Cette réponse du berger à la bergère a tout de suite mis les médias du Bord de mer en transe, classant le député PDG de Franceville au rang d’opposant. « Il vaut mieux avoir un ennemi intelligent qu’un ami bête », nous enseigne La Fontaine. Ainsi, Jean-Pierre Oyiba qui voudrait rétorquer aux accusations de Maganga Moussavou tout en défendant la cause de son parti, certainement par un quiproquo, est pris à partie par ceux qui sont pourtant du même bord politique que lui. C’est curieux ! JPO pour les intimes - qui n'est pas encore cacique du PDG comme ses aînés Bounguendza Dodo, Ali Bongo, Matha, Mekam’ne Mathias Otounga, Luc Oyoubi…il est en voie de le devenir, avec lui, les autres quinquas – n’a fait qu’exercer son devoir de député libre en donnant son point de vue.

Pour le Bord de mer, par ces médias interposés, il ne faut jamais évoquer « un système installé et renforcé ». C’est un crime de lèse-majesté ! Cette frilosité démontre en réalité qu’une prise de parole de Jean Pierre Oyiba est très à craindre. C’est pour cela, le mot d’ordre « -haut » ne serait-il pas : «il faut l’empêcher de parler » ?

Dans tous les cas, la sérénité est loin d’être de mise dans le camp au pouvoir. La preuve est là !

Nicolas NDONG ESSONO

 

Article du 29 janvier 2022 - 2:12pm
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