La question de la viabilité économique de la presse au Gabon est un sujet récurrent, qui fait l’objet de nombreux débats et réflexions. Le Dialogue national inclusif (DNI) d’avril 2024 a permis de remettre cette question sur la table, mais les conclusions restent floues et les interrogations subsistent quant à l’avenir des médias nationaux.

L’essor des nouvelles technologies et l’irruption de la pandémie de Covid-19 ont bouleversé le paysage médiatique national, plongeant la presse-papier dans une crise profonde. La baisse du lectorat en kiosque, la migration des audiences vers les plateformes en ligne et les difficultés économiques ont fragilisé le modèle traditionnel, contraignant de nombreux titres à la fermeture et poussant d’autres vers une transition numérique forcée. Même son de cloche pour les médias en ligne qui peinent à survivre, faute de publicités. En revanche, ces entreprises de presse doivent payer des charges salariales, des factures d’électricité et d’eau, des taxes et autres tributs imposés comme de véritables goulots d’étranglement. Face à ces bouleversements, les acteurs de la presse s’efforcent de s’adapter et de trouver de meilleures solutions pour survivre et prospérer.

Pour assurer la pérennité d’une presse-papier et en ligne de qualité au Gabon, il est crucial de développer un modèle économique solide et durable. Le système américain, bien que non exempt de critiques, offre une source d’inspiration intéressante pour la mise en place d’un tel modèle. Aux USA, une réduction d'impôts est accordée aux entreprises qui soutiennent financièrement les médias. Les organisations internationales à l’instar de Microsoft de Bill Gâte sont invités à aider les médias. Les lecteurs sont invités à apporter une aide financière aux médias. Sans exclure la subvention de l’État et le partage équitable de la publicité.

Voilà des préoccupations qui pourraient, si elles sont prises en compte, favoriser des médias de qualité. Car, les organes de presse pourront, dès cet instant, procéder à la formation continue, par des stages et autres mises à niveau de leurs salariés.

Elzo Mvoula