Les partis politiques et les Organisations de la société civile, signataires de la déclaration du 31 mars 2024, ont condamné avec la plus grande fermeté la décision des autorités maliennes sur la suspension de leurs activités. Ils qualifient cette décision de « violation grave des libertés démocratiques » et d'atteinte sans précédent aux acquis démocratiques du Mali.

Dans une déclaration conjointe, publiée le jeudi 11 avril 2024, les responsables des partis politiques et les Organisations de la société civile rappellent que les libertés d'association et d'expression sont garanties par la Constitution malienne et par les lois en vigueur. Les signataires ont aussi souligné que la suspension de leurs activités est une mesure illégale qui ne peut être justifiée par aucun motif et s’insurgent contre les « allégations infondées » qui ont servi de prétexte à cette décision. Cet acte, selon les partis politiques, visent à museler l'opposition et à empêcher toute critique contre le gouvernement de transition.

En conséquence, les signataires rejettent le décret n°2024-0230/PT-RM du 10 avril 2024, portant suspension de leurs activités. Ils annoncent qu'ils vont « l'attaquer devant toutes les juridictions nationales et internationales indiquées ». Et affirment leur volonté de ne point ne participer, dans ces conditions, à aucune activité organisée par le gouvernement, y compris le « soi-disant dialogue inter-maliens ». Ils appellent, par la même occasion, les autorités à lever sans délai la suspension de leurs activités et à « permettre à toutes les composantes de la société malienne de participer à l'animation de la vie publique nationale » tout en réaffirmant leur engagement en faveur de la liberté, de la démocratie et le bien-être des Maliens. Sans la levée de cette suspension, disent-ils, ils « résisteront et triompheront ».

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)