Gabon : Les violences en milieu scolaire, un miroir déformé de la société ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 13 fév 2024 / 0 commentaire(s)
Joël Nziengui, secrétaire national chargé de l’administration du Seena.

Dans un entretien accordé à la rédaction de Gabonclic.info, le 13 février 2024, Joël Nziengui, secrétaire national chargé de l’administration du Syndicat des enseignants de l’éducation nationale (Seena), est longuement revenu sur le sujet axé sur la violence en milieu scolaire. Pour un éclairage sur les conséquences et les solutions, le professionnel de la craie donne son point de vue.

La question taraude les esprits. En effet, depuis quelques années, le Gabon est confronté à une recrudescence des violences en milieu scolaire. Les bagarres, les outrages, les actes de vandalisme, et même le port d'armes blanches sont les dérives qui inquiètent les parents, les enseignants et les observateurs.

Un phénomène inspiré par la société

Pour Joël Nziengui, secrétaire national chargé de l’administration du Seena, la violence en milieu scolaire n’est que le reflet des maux qui gangrènent la société gabonaise. L’éducation reçue à la maison, l’influence des médias, la pauvreté, et l’absence de perspectives d’avenir sont autant de facteurs qui contribuent à ce phénomène. « La violence en milieu scolaire est la reproduction de la violence reproduite de la société », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Les élèves étant des individus vivant dans la société et donc confrontés aux problèmes de tous ordres, il n’est pas étonnant que, par manque de maîtrise de soi, ils extériorisent leurs frustrations dans le milieu où ils passent la majeure partie de leur temps, c’est-à-dire le milieu scolaire ».

L’éducation familiale, un élément clé

Malgré les multiples fouilles devant les établissements, il faut noter que les élèves trouvent toujours des nouvelles techniques et stratégies pour faire entrer les produits et les objets prohibés, tels que les drogues et les armes blanches. D’aucuns vont même jusqu’à mettre des stupéfiants dans les stylos. Pourra-t-on endiguer ce mal ? Joël Nziengui, n’en croit rien. Mais il pense qu’avec la participation de chaque composante de la société, le phénomène peut être réduit. Et, pourquoi pas, disparaître avec le temps. « On pourrait tendre vers l’atténuation du phénomène si chaque cellule de base, que constitue la famille, se saisissait du problème pour l’éradiquer depuis la source, c’est-à-dire depuis l’éducation de base. Il y va donc de l’exemplarité des parents, qui devraient être de véritables modèles pour leurs enfants. Assurer une bonne éducation à leurs progénitures, dans tous les domaines de la vie, pourrait constituer un gage pour freiner l’expansion de ce phénomène », a-t-il suggéré.

Randy Louba 

Article du 13 février 2024 - 6:00am
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