Gabon : La nomination d'un Sénégalais à la tête de la SEEG fait réagir "REAGIR"

Par Brandy MAMBOUNDOU / 25 mai 2023 / 0 commentaire(s)

 

 

Dans la déclaration publiée in extenso ci-après, ce parti de l'opposition pointe la situation de cette société qui connaîtrait "une instabilité managériale incompatible avec ses missions de service public". Lecture!

DECLARATION DE PRESSE

RELATIVE A LA NOMINATION DE M. OUSMANE CISSE A LA DIRECTION GENERALE DE LA SEEG

La Société d’Energie et d’Eau du Gabon, société d’Etat, avait été privatisée, comme d’autres, au milieu des années 90 dans un contexte général de désengagement de l’Etat des activités marchandes. Reprise par le Groupe français Véolia, jusqu’à la résiliation unilatérale de la concession par le Gabon en début d’année 2018, elle a réintégré le giron de l’Etat grâce à sa prise de contrôle par le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS). Depuis lors, elle connaît une instabilité managériale incompatible avec ses missions de service public. Tenez :

  1. Marcellin Massala Akendengue : 20/02/2018 – 15/10/2018 (9 mois)
  2. Jean Pierre Lasseny Duboze : 15/10/2018 - 02/04/2019 (6 mois)
  3. Bernard Gervais de Souza : 02/04/2019 – 31/10/2020 (9 mois)
  4. Alain Patrick Kouma : 31/10/2020 – 01/02/2022 (2 ans)
  5. Gustave Aimé Mayi : 01/02/2022 – 17/05/2023 (1 an et 2 mois)

Toutes ces nominations, prononcées en Conseil des Ministres, n’ont en rien permis, sur le terrain, une amélioration substantielle du service public, lequel s’est considérablement dégradé. Pour ne prendre que cet exemple, il faut désormais une attente de plusieurs années pour se voir brancher un compteur, ce qui a contribué à développer un marché noir parallèle.

Face à cette situation, les Gabonaises et le Gabonais ont été stupéfaits d’apprendre la nomination,  en date du 22 mai courant, non plus en Conseil des Ministres, mais par le Conseil d’Administration, de M. Ousmane Cissé, citoyen Sénégalais, au poste de Directeur Général de l’entreprise.

Certes, les organes sociaux d’une entreprise sont libres dans le choix de ses dirigeants mais cette liberté demeure contrainte dans le cas d’une entreprise à capitaux majoritairement publics et de surcroît, gérant un domaine de souveraineté tel que l’eau et l’électricité.

Cette décision qui heurte la conscience nationale, va à l’encontre du patriotisme économique et administratif malmenée depuis l’arrivée au Pouvoir de M. Ali Bongo, il y a 14 ans, où on observe une forte tendance à confier à des expatriés, souvent naturalisés de fraîche date, des postes stratégiques de responsabilité. C’est le cas, notamment, à la Présidence de la République, au Gouvernement, dans les administrations, dans le secteur parapublic et ce, au détriment des nationaux tout aussi compétents.

Dans le cas de la SEEG, ce ne sont pas les cadres Gabonais, du reste issus de la boîte, nommés à la tête de cette entreprise qui posent problème, mais comme partout ailleurs, l’immixtion permanente et intempestive de l’Etat dans la gestion, en lieu et place du Conseil d’Administration.

Il est bien entendu qu’il ne s’agit pas d’indexer le Sénégal avec lequel le Gabon a une excellente coopération, mais de questions de souveraineté appliquées avec rigueur par ce pays frère dans la gestion de ses affaires.

Pour cela, REAGIR dont le projet politique est la réappropriation du Gabon par les Gabonais, exige du Gouvernement et du Conseil d’administration de la SEEG de reconsidérer cette décision et se réserve le droit d’intenter des actions multiformes pour y parvenir.

Fait à Libreville, le 24 mai 2023 

Pour REAGIR,

Le Secrétaire Exécutif

Jean Valentin LEYAMA

 

 

Article du 25 mai 2023 - 4:27pm
Article vu "en cours dév"

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