Mali : La classe politicienne inaudible sur la gestion de la transition
Un silence assourdissant domine la scène politique malienne. Alors que la transition est supposée s’acheminer vers sa fin au profit d’un régime civil, les autorités militaires font preuve d'une discrétion incompréhensible quant à leur agenda sur la question. Cette incompréhension suscite des appréhensions grandissantes au sein de la population et des organisations internationales. Depuis le coup d'État d'août 2020, le Mali est sous un régime militaire. Les militaires au pouvoir ont promis restaurer un régime civil après une période de transition. Cependant, à six mois de l'échéance fixée, le flou demeure sur les actions concrètes entreprises pour organiser des élections libres et transparentes.
Les critiques fusent de toutes parts. La classe politique et la société civile déplorent un manque de communication et de concertation de la part des autorités militaires. L'absence d'un chronogramme précis et d'un plan d'action détaillé alimente les suspicions.
Le silence des autorités est d'autant plus préoccupant que le Mali traverse une période cruciale de son histoire. Le pays est en proie à une crise sécuritaire multidimensionnelle et à une situation économique fragile. La population, meurtrie par des années de conflit et d'instabilité, aspire à un retour à l'ordre constitutionnel et à un leadership transparent et responsable.
Face à l'immobilisme apparent des politiques maliens, la communauté internationale s'impatiente. L'Union africaine, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les Nations Unies ont multiplié, ces derniers temps, les appels à la tenue d'élections crédibles et dans les délais impartis.
Le silence de la classe politique malienne s’avère être un frein majeur à la réussite de la transition. Il est impératif que les autorités militaires s’ouvrent et clarifient leurs intentions. La transparence et l'inclusion de toutes les parties prenantes sont des conditions sine qua non pour un retour à la paix et à la stabilité au Mali.
Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant au Mali)
Nombre de Commentaires (0)
Faites un commentaire !