Gabon : Maintien des sanctions de la CEEAC, mais le siège demeurera à Libreville

Par Brandy MAMBOUNDOU / 18 déc 2023 / 0 commentaire(s)

 

Le week-end écoulé, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a pris part à la 5ᵉ Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale en Guinée-Équatoriale. Au cours de cette rencontre, très attendue par le pouvoir de Libreville, l’organisation a dit maintenir ses sanctions contre le pays dirigé actuellement par les militaires.

Dans le cadre du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), plusieurs pays se sont retrouvés au pays de Théodoro Obiang Nguéma. Si pour les Gabonais, parlant du pouvoir actuel, l’on évoque un « coup de libération », les organismes internationaux, ne veulent pas jouer avec les mots. Pour la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), un putsch reste un putsch Quelle que soit la manière dont chacun le perçoit. Et ce ne sont pas les beaux discours du général, encore moins ses promesses, qui pourraient faire réfléchir les dirigeants de cette institution communautaire. « Après avoir procédé à l’examen du rapport des experts et tout en tenant compte du caractère paisible et inclusif de la transition politique en cours en République Gabonaise, ainsi qu’à la nécessité d’accompagner cet État-membre vers un retour à l’ordre constitutionnel, la conférence a décidé de maintenir la suspension du Gabon aux activés de la communauté, conformément aux textes en vigueur. Cependant, la conférence a décidé de la mise en place d’un Fonds de soutien à la facilitation et du maintien à Libreville du siège de la Communauté », peut-on lire dans le communiqué de presse émanant du palais rénovation de Libreville.

Du côté de Libreville, certains acteurs politiques voient plutôt en cette décision une manière de bloquer la libération du pays par les militaires. Norbert Epandja, un opposant membre du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et très actif sur les réseaux, parle de deux poids, deux mesures. « Le peuple gabonais ne comprend pas la décision de la CEEAC de suspendre le Gabon pour avoir mis fin à un régime criminel qui mettait aussi en danger la paix en Afrique centrale. Il se demande pourquoi la CEEAC n'est pas venue à son secours pendant qu'Ali Bongo le martyrisait quatorze ans durant. La CEEAC avait peut-être estimé qu'elle avait plus et mieux à gagner avec Ali Bongo qu'avec le peuple gabonais », s’est-il interrogé. Dans tous les cas, pour le moment, il règne un parfait amour entre Oligui, du moins les militaires et le peuple depuis le 30 août.

Brandy Mamboundou

Article du 18 décembre 2023 - 5:19pm
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