Gabon : Quel poids sociétal du parti « chauve-souris » de Séraphin Ndaot ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 aoû 2022 / 0 commentaire(s)
Le parti familial n'attire plus grand monde.

C’est un fait : plusieurs formations politiques de ce doux pays, le Gabon, ne sont que des « affaires familiales », dont la création ne serait que pour un objectif unique. Après un échec de cette cible, le parti retombe dans l’oubli total. Telle serait le destin du Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS).

Elu en 2007, à la tête de la municipalité de Port-Gentil, sous les couleurs du Parti gabonais du progrès (PGP), de Pierre-louis Agondjo, Séraphin Ndaot n’a pas pu récidiver en 2012. La direction du parti n’ayant pas survécu à son fondateur, a connu des scissions. Ce qui avait amené Séraphin, à créer sa propre formation politique, le Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS) pour se donner des chances de conserver son emprise politique sur la capitale provinciale de l’Ogooué-Maritime. D’où sa tentative de se maintenir à la mairie. Lors des locales délections de 2012, le PDS a pu engranger des élus municipaux à Port-Gentil et dans l’Estuaire, principalement au Cap. C’était l’âge d’or du PDS.

Quelques années plus tard, le parti a perdu ses bases de Port-Gentil et du Cap. Ancré dans l’opposition dite radicale, le PDS a entrepris d’accompagner Jean Ping lors de l’élection présidentielle de 2016. C’est en sa qualité de membre fondateur du Conseil pour la nouvelle République (CNR), soutenant la candidature de Jean Ping que Séraphin Ndaot a battu la campagne de la présidentielle aux côtés du frère cadet de son mentor politique. Après la proclamation des résultats donnant Ali Bongo vainqueur, celui-ci ayant convoqué la tenue du dialogue national d’Angondjé, Séraphin Ndaot a tourné casaque et a répondu à l’appel d’Ali Bongo, en compagnie d’un certain Pierre-Claver Maganga Moussavou. La suite, on la connaît. Le fantomatique Conseil national de la démocratie (CND) a été revu et corrigé à la mesure de Séraphin Ndaot, recevant ainsi le « Grand prix de la trahison », alors que son compère a eu la vice-présidence de la République pour récompense et surtout le prix du silence, qu’il n’a pas su conserver.

A rappeler qu’en plus de la présidence du CND, l’ancien maire de Port-Gentil a été gratifié d’un maroquin dans le gouvernement. C’est sans hésitation qu’il a refilé ce « joli bébé » à sa fille Carmen Ndaot, alors chargé de l’accueil au sein de l’éphémère maison de téléphonie mobile Azur. Imitant en cela son acolyte PC Maganga Moussavou, qui a, de son côté envoyer son fiston Biendi à la mangeaille gouvernementale. Le fils Maganga Moussavou s’est finalement comporté comme le fils prodigue de la Bible en quittant maman et papa pour s’attacher à sa dulcinée. Rien d’étonnant dans ce scénario, les anagrammes sont faites de la même nature : PDS et PSD même combat. Malheureusement pour l’ex-édile de Port-Gentil, Le PDS ne compte aujourd’hui que deux membres : Séraphin Ndaot et Carmen Ndaot. A l’heure des choix stratégiques pour devenir membre du gouvernement, Ndaot va privilégier Ndaot.

Si le PDS de Maganga Moussavou se maintient tant bien que mal dans la sphère politique nationale et choisissant « courageusement » son ancrage dans l’opposition, le PDS par contre n’est ni l’un ni l’autre. Ni souris, ni oiseau. En somme une véritable chauve-souris.

Vichanie Mamboundou

Article du 1 août 2022 - 9:20am
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