Gabon : SOS Prisonniers Gabon saisit la ministre de la Justice

Par Brandy MAMBOUNDOU / 10 déc 2022 / 0 commentaire(s)
SOS prisonniers Gabon sollicite la libération de prisonniers en détention abusive.

Le vendredi 9 décembre 2022, à la veille de la Journée internationale des droits humains, célébrée chaque 10 décembre, l'organisation non gouvernementale Sos prisonniers Gabon a saisi Antonella Ndembet, ministre Chargée des droits humains pour solliciter la libération de prisonniers en détention abusive, répertoriés par SPG à la prison de Libreville.

Dans sa dernière publication communication dont Gabonclic.info a reçu copie, en date du 10 décembre, l'ONG que dirige Lionel Engonga, en sa qualité de président, a profité de la célébration de la Journée des Droits de l'homme pour interpeller la Garde des sceaux au sujet des détenus qui auraient mis trop de temps en détention provisoire. En effet, d'après ce dernier, dans certains cas, la durée de la détention préventive a même dépassé le maximum de la peine à laquelle la Justice peut condamner un détenu.

Ces détentions préventives seraient également contraires au sacro-saint principe de la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable dans un délai raisonnable, garantis par la Constitution gabonaise, la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, le Pacte international relatif aux Droits civils et politiques. « La détention est-elle devenue la règle et la liberté l'exception ? Les Budgets alloués pour les sessions criminelles seraient dérisoires et certains dossiers des détenus seraient égarés au Tribunal, raisons pour lesquelles il y aurait autant des détentions abusives. Mais comment peut-on se prévaloir de sa turpitude ? » S’est-il interrogé. Avant d'ajouter que « Sur les détenus jugés, dont les peines ont déjà expiré, mais qui sont toujours incarcérés à la prison centrale de Libreville, pour manque de résultats d'audiences au greffe de la prison centrale, plusieurs prisonniers qui devaient recouvrer la liberté depuis sont toujours en détention», a-t-il dénoncé.

Pour rappel, le Gabon a fait son entrée au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour un mandat de trois ans en octobre 2020. « L'élection du Gabon n'a pas été une surprise, car notre pays est signataire de plusieurs conventions internationales pour la valorisation des droits de l'Homme, il est donc judicieux que nous puissions respecter et appliquer lesdites conventions», a-t-il poursuivi.

SPG dit avoir recensé au total 35 détenus dont les délais de la détention préventive seraient contraires à la loi et ceux qui ont déjà purgé leurs peines mais sont toujours en prison. SPG a également rappelé à la ministre Chargée des droits humains que cette étude n'est pas exhaustive, car depuis plusieurs mois déjà, le Directeur de la Prison de Libreville l'interdit d'accès pour rencontrer les détenus. Cette interdiction arbitraire empêcherait à l'ONG de faire convenablement son travail. Il invite de ce fait ce dernier à lever cette interdiction « inique» qui violerait la Charte Internationale des droits de l'homme et de procéder à la libération de tous les prisonniers en détention abusive. Ce ne serait que justice rendue

Elzo Mvoula

Article du 10 décembre 2022 - 4:32pm
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !