Dans un entretien accordé à la rédaction de Gaboonclic.info, un des volontaires du laboratoire Gahouma a décrit la situation précaire dans laquelle lui et ses collègues sont plongés depuis bientôt quinze longs mois, sans que le gouvernement ne daigne se soucier de leur situation. Mieux, ils auraient reçu des instructions fermes de quitter les lieux dans un court délai. D’où le mouvement de contestation qui a débuté cette semaine à Petit-Paris.

Rien ne va plus au Laboratoire Gahouma. Le personnel dénonce des conditions de travail précaires. Et ce, depuis plusieurs mois déjà sans que les gouvernants ne se penchent sur leurs situations. « Samedi dernier, le Premier ministre est passé nous demander de libérer le stade, vu que c'est ici que sera organisé le 12 Mars. Nous devons fermer les portes du laboratoire. Nous réclamons alors les mois impayés et les situations administratives qu'ils nous ont promis », a indiqué un employé du laboratoire, au micro de Gabonclic.info, ce jeudi 16 février sous anonymat.

Pour rappel, en 2020, les autorités gabonaises ont transformé le gymnase de Petit-Paris en un grand laboratoire pour y effectuer des dépistages massifs de Covid-19. Le Laboratoire Daniel Gahouma, du nom d'un éminent médecin décédé le 18 mai de la même année du coronavirus, est devenu en quelques mois la pierre angulaire de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie. Le laboratoire était compartimenté en deux circuits de dépistage, dont un sur le mode standard qui, à l’époque, drainait de longues files d'attente et un autre pour les urgences.

Juste deux ans après la levée des mesures barrière et la fin des dépistages épidémiologiques, le laboratoire est tombé en désuétude et n’a donc plus de raison d’existence. Les volontaires qui y ont travaillé pendant de longs mois, broient désormais du noir. Entre la promesse d’une probable d’intégration, le mutisme des dirigeants et la misère qui sévit, ces femmes et hommes n’ont plus que le chemin de la revendication comme dernière alternative. Guy Patrick Obiang Ndong, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, présentateur vedette des rapports du Copil de l’époque, est aujourd’hui attendu pour répondre face à la détresse de ces compatriotes.

Elzo Mvoula